SADC

Échec de démocratisation aux pays de la SADC : Nécessité d’intensification des mouvements sociaux!

L’Institut de Recherche en Droits Humain (IRDH) a participé à un atelier organisé par la Communauté de développement d’Afrique Australe (SADC) sur l’analyse des progrès, défis et avenir de la démocratisation de ses pays. L’évènement s’est déroulé du 22 au 23 mai dernier à Birchwood Hotel de Johannesburg, en RSA, où des professeurs d’universités, avocats, magistrats, syndicalistes et défenseurs des droits humains ont pris part. Et la RDC a été représentée par le Prof. André  Mbata.

Les participants à ces assises ont estimé que les organisations de la société civile de la sous-région devraient insuffler une nouvelle forme de solidarité. En l’occurrence, le renforcement des mouvements sociaux éviterait l’aliénation et permettrait à la population de contrôler son élite politique. En Afrique du Sud notamment, la politique a fortement changé avec la participation de la population, par l’entremise des organisations de la société civile et structures religieuses qui informent la population de ses droits fondamentaux garantis par la Constitution. Sur ce point, les jeunes de la sous-région devraient s’intéresser aux services publics et leur engagement, très actif dans d’autres domaines de la vie. Aussi, doivent-ils être informés des droits politiques, dans leurs propres termes et plateformes, c’est-à-dire, medias et Réseaux Sociaux.

A l’issue des multiples analyses, il a été noté qu’afin d’améliorer la situation de la sous-région, la SADC doit refléter le changement qu’il souhaite voir, par des différentes actions. Il s’agit principalement d’étendre son travail a d’autres organisations qui œuvrent pour la dignité humaine, la démocratie et l’état de droit dans la sous-région; faciliter la participation des jeunes juristes à surveiller la gouvernance politique de leurs pays respectifs, afin de promouvoir les droits humains, la démocratie et l’état de droit ; interconnecter les individus et barreaux membres de la SADC aux autres organisations des juristes (professeurs, magistrats, défenseurs des droits humains et syndicalistes) qui militent pour le constitutionalisme dans leurs pays respectifs.

Cela, estimant que l’élection demeure un élément clé de la démocratisation, en plus de la bonne gouvernance politique et l’état de droit. Contrairement à ce que d’aucuns pourrait penser, la population a plus de pouvoir et des moyens d’agir en ce siècle que jamais avant. En ce sens que le pouvoir est codifié dans des instruments internationaux des droits humains, des constitutions et lois des Etats. En plus, les moyens d’action que sont les nouvelles technologies de communications et de l’information offrent plus d’indépendance dans la participation citoyenne.

Par conséquent, la population de chaque pays qui n’est pas un parti d’opposition ni un groupe anti-gouvernemental devrait animer la démocratie au quotidien et contraindre les animateurs d’institutions publiques à lui rendre compte de chaque acte posé.
Constat

Ces discussions ont relevé ironiquement que le défi institutionnel de la SADC est pire que celui de ses membres. Car, sa présidence est dirigée par le monarque absolu de Swaziland qui ne peut rien faire pour le développement démocratique. Par ailleurs, des chefs d’Etat tels que Robert Mugabe du Zimbabwe (93 ans, Premier ministre de 1980 à 1987 et depuis lors, Président) et Edouardo Dos Santons d’Angola (75 ans, Président depuis 1979) ont plus d’influence sur la sous-région qu’ils ne peuvent permettre une discussion sur la démocratie et l’état de droit. Et, il s’avère pour le moment que parler de la SADC, équivaut à parler du Président Mugabe.

Cependant, la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance, adoptée par l’Union Africaine depuis mai 2004, devrait être une alternative dans la prévention des crises politiques de la sous-région. Mais, il se fait que sur les quinze pays membres, trois seulement l’ont ratifié, entre autres, l’Afrique du Sud, le  Mozambique et la Zambie. Ce qui rend ladite Charte inopérante.

De par l’état des lieux de la démocratisation, les participants ont exploré des pensées démocratiques alternatives et le rôle des juristes dans la recherche de la dignité, l’égalité et la liberté des citoyens. La démocratie obligeant chaque membre de la société d’agir conformément à ces valeurs, les juristes devraient rassurer leurs pays que les animateurs et les institutions publiques respecteront la constitution, seule garantie des valeurs démocratiques.

Judith Asina

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