IRDH
Me Hubert Tshisuaka, DG de l’IRDH

Pour l’IRDH la nomination de Tshibala est une menace contre la paix, sécurité et stabilité

Les chercheurs de l’Institut de Recherche en Droits Humain (IRDH) ont réagi à la nomination de Bruno Tshibala, comme Premier Ministre successeur de Samy Badibanga. Ne soutenant pas ce nouveau locataire de la primature, ils estiment que cet acte ne répond pas à l’accord politique global et inclusif de la Saint Sylvestre. En plus, cela risque d’aggraver la crise politique et d’augmenter  les menaces de paix, de stabilité et sécurité de la RDC.

Pour sauver les meubles, l’IRDH fait des recommandations à toutes les parties prenantes. Au Président de la République, garant de la nation précisément, il l’encourage de léguer des institutions fortes érigées sur base des principes démocratiques. Car, la déstabilisation des partis politiques détruit l’état de droit. Il doit également procéder à la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion telles que convenu dans cet accord.

Au Gouvernement qui sera nommé régulièrement, cette OSC d’appui à la démocratie fustige d’organiser les élections conformément au point III.3.2 qui lui assigne prioritairement cette mission. Aussi, doit-il poursuivre sans délai les mesures de décrispation politique convenues dans l’accord, notamment la libération des prisonniers politiques et cessation des poursuites judiciaires politiquement motivées.

L’opposition politique de son côté doit consolider les organes et mécanismes de gestion des partis qui permettent de contrôler les membres qui sont prêts à rejoindre le pouvoir à tout bout de champs. Aussi, doit-elle constituer un contrepoids réel, nécessaire au contrôle démocratique d’institutions publiques.

Par ailleurs, la CENCO est appelé à publier le rapport global de la médiation politique à la population qui a soutenu sa mission des bons offices. Les évêques doivent surtout rendre public  les conclusions sur des cas emblématiques de Moïse Katumbi, Jean-Claude Muyambo et Diomi Ndongala.

Et, la population congolaise au nom de qui tout le monde se défend, l’IRDH demande d’exiger la transparence dans la gestion du processus transitoire, selon le respect de l’Accord du 31 décembre 2016 et résolution 2348 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Pour ce faire, les manifestations pacifiques seraient les meilleurs moyens d’exercer ses droits civils et politiques, garantis par la Constitution.

Comme quoi, le Conseil de Sécurité de l’ONU est prié matérialiser l’appui politique à la mise en œuvre dudit accord, en désignant un ancien dirigeant politique qui pourra soutenir l’initiative de la CENCO. A cet effet, ces chercheurs proposent la nomination d’une personnalité de grande gabarie telle que le Sud-Africain Thabo Mbeki. D’autant plus qu’à la différence d’Edem Kodjo, il connaît mieux la scène politique et les acteurs  congolais pour avoir facilité les négociations ayant conduit à l’accord de Sun-City 2002.

Constat amer…

Les chercheurs de l’IRDH trouvent que la nomination de Bruno Tshibala viole l’accord du 31 décembre 2016, en ce sens que le point III.3.1 stipule : ‘’en vue d’assurer l’équilibre institutionnel et de garantir à tous un traitement égal durant tout le processus électoral, les parties prenantes conviennent que pendant la période pré-électorale, la gestion des affaires publiques est inclusive au niveau de l’exécutif national. Les modalités pratiques de cette participation inclusive seront déterminées par un arrangement particulier à convenir entre les parties prenantes et qui fait partie intégrante du présent accord’’.

Par contre à ce jour, il n’y a aucun arrangement entre parties prenantes qui puisse amener à la gestion inclusive. D’ailleurs, le Chef de l’Etat a reconnu cette difficulté dans son discours du 5 avril dernier.

En outre, le même point III.3.1 dudit accord, prévoit à son deuxième tiret la présentation du nom du Premier Ministre par le Rassemblement. Il est de notoriété publique et connu de la CENCO qui a travaillé avec les différents signataires, qu’après la mort d’Etienne Tshisekedi, le Rassemblement est dirigé par Felix Tshilombo Tshisekedi et Lumbi Okongo Pierre.

Les chercheurs constatent que Tshibala n’a pas été présenté par la composante Rassemblement interlocutrice de la CENCO. ‘’Sur base  de quels arrangements particuliers, le président Kabila a procédé à la nomination de Tshibala ’’, s’inquiètent-ils.

Judith Asina   

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