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La ville de Kananga au Kasaï-Central est en première ligne des affrontements entre le groupe Kamwina Nsapu les forces de sécurité congolaises. © Junior D. Kannah / AFP

Le Kasaï continue de compter ses morts. 157 personnes auraient été massacrées à Mijinga-Tshikapa

157 corps des personnes tuées dans un massacre perpétré le lundi 22 mai 2017, ont été enterrés dans des tombes communes le mercredi 25 mai dernier par un groupe de volontaires venu du chef-lieu du Groupement de Bena Tshipanga, Nyonga Kalenga, secteur de Tshikapa, territoire de Kamonia, dans la nouvelle province du Kasaï, issue du Kasaï-Occidental, signale une source basée à Tshikapa.

Mijinga est une cité minière, située à plus ou moins 65 Km de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï.

En effet, ce massacre intervient un mois après l’incendie de plus de 4000 maisons du village ou cité de Ngandu wa Mpata, du groupement de Bena Tshipanga.

Après cet incendie, les assaillants dont une milice tchokwe-pende, qui se fait appeler « Bana Mura », mixée à quelques éléments des FARDC, ont pourchassé les habitants de ce village incendié dans la cité minière de Mijinga où ils s’étaient réfugiés ou déplacés pour échapper aux tracasseries militaires et policières.

Beaucoup de personnes de plusieurs villages s’étaient réfugiées ou déplacées dans cette cité pour échapper aux exactions des militaires et de la milice chokwe-pende aux trousses des populations lubaphones.

Selon la même source, ces militaires accompagnés de leurs éclaireurs et complices, sont venus par la route du secteur Kambambayi, passant par la route Inga pour camper au village incendié de Ngandu wa Mpata depuis le week-end pour lancer l’attaque le lundi.

C’est vers 5 heures du matin de ce lundi 22 mai, raconte un rescapé, lorsqu’un villageois est allé derrière sa case en brousse pour se soulager, qu’il sera en face des militaires accompagnés de quelques civils armés.

Munis des armes de guerre et des calibres 12, ces militaires étaient en position d’attaque.

Paniqué, poursuit la même source, l’homme s’est mis à crier et il a été abattu sur place. C’est le coup de feu qui a alerté tous les déplacés ou réfugiés pour quitter leurs cases à la rencontre des balles réelles en leur direction. Pendant 30 minutes, les assaillants et les éléments des Fardc ont étalé à terre plus de 80 personnes, tout en poursuivant ceux qui ont pris la direction de la brousse. Plusieurs blessés qui ont pris la direction de la brousse ont succombé suite au manque de soins appropriés, toutes les routes étant barricadées par des militaires qui opèrent des tracasseries à outrance.

Ce sont les morts qui ont succombé de leurs blessures qui ont alourdi le bilan de ceux qui ont été enterrés.

Il faut noter que la mère de notre confrère Joël Cadet NDANGA partie dans cette cité pour besoin de deuil familial a trouvé la mort.

Thérèse NDEMBU, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été dans l’une des cases à être attaquées dans cette cité. Elle a été abattue lâchement ensemble avec quatre de ses neveux et deux belles-filles. Elle quitte la terre des hommes à l’âge de 76 ans, enterrée dans la solitude pour une mère de multitude.

Contacté, Joël Cadet NDANGA a exprimé toute sa douleur pour cette perte brutale de sa mère par une mort tragique. Il a toutefois promis de poursuivre en justice, les assassins de sa mère ainsi que leurs commanditaires bien identifiés, tant devant les instances nationales qu’internationales.

Joël imbole

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