cardinal Monsengwo
Oct. 18,2012: Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Archbishop of Kinshasa (Democratic Republic of Congo), during the press conference of "Report after the discussion" of the XIII Ordinary General Assembly of the Synod of Bishops at the Vatican.

[Marche du 31 décembre] « Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple?» s’interroge Laurent Monsengwo

Pour l’archevêque de Kinshasa, ce n’est plus un secret pour personne que le climat du pays en général et de la capitale en particulier est caractérisé par un regain de peur et d’énervement, d’incertitude sinon de panique.

Laurent Monsengwo se dit témoin d’incidents malheureux survenus le dimanche 31 décembre 2017 lors de la marche pacifique et non violente organisée par le comité laïc de coordination (CLC), dans le but de réclamer l’application réelle de l’Accord politique global et inclusif du Centre Inter-diocésain de Kinshasa (Accord de la Saint-Sylvestre), accord violé volontairement.

Pour le cardinal, ceci crée un malaise socio-politique que traverse la RD Congo (cf. Message de l’Assemblée plénière extraordinaire des Évêques de la Cenco, 24 novembre 2017).

Laurent Monsengwo ne peut que dénoncer se dit-il, condamner et stigmatiser les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme qui traduisent malheureusement, et ni plus ni moins, la barbarie. Il en veut pour preuves : le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la messe suivant l’ordre reçu d’une certaine hiérarchie militaire, le jet de gaz lacrymogène pendant la célébration eucharistique dans les différentes paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelets et crucifix, les arrestations des prêtres et fidèles, etc.

A cet effet, l’archevêque de Kinshasa demande aux uns et aux autres de faire preuve de sagesse et de retenue. Que des mystifications présentées comme informations véridiques et fiables. Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo.

Indigné, le cardinal Laurent Monsengwo s’interroge en ce terme: «Comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables des protéger la population, de garantir la paix, la justice, l’amour du peuple ? Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple, liberté religieuse qui est le fondement de toutes les libertés (cf. Benoît XVI, Liberté religieuse, chemin vers la paix) ? »

Le sait-on, la liberté religieuse est un élément essentiel de l’Etat de droit, on ne peut la nier sans porter atteinte à tous les droits et aux libertés fondamentales. L’instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes comme par exemple l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des méthodes anti-constitutionnelles, peut provoquer et provoque des dommages énormes aux sociétés, en l’occurrence la nôtre.

L’archevêque de Kinshasa veut un Congo des valeurs et non d’anti-valeurs.

Joël imbole

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