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Pour Société Civile Forces Vives de la RDC, la volonté pour la CENI de retarder l’enrôlement confirme la thèse de ralentir le processus électoral !

La Société Civile Forces Vives de la RDC (SOCICO) a rendu public son rapport à mi-parcours d’observation du processus électoral et d’enrôlement des électeurs dans la ville de Kinshasa. Bien que tous les 960 Centre d’Inscription (CI) soient opérationnels, il s’est remarqué la présente opération d’enrôlement, en plus d’être trop lente, est très coûteuse, soit 350 millions USD. Ainsi, s’interroge-t-elle si les causes de cette lenteur sont toutes exogènes, c’est-à-dire proviendraient de l’extérieur de la CENI, ou, serait systématiquement provoquée par la Centrale électorale en vue de retarder les prochains scrutins.

Au regard de l’évolution du processus et constatant le non-respect des délais présentés par la CENI, il a paru important à la SCFVC de faire un rappel des dates indicatives répétées plusieurs fois par le Président de la CENI, aux dialogues de la cité de l’Union Africaine et du Centre interdiocésain ainsi qu’aux échanges avec les forces vives et devant la presse.  Il s’agit essentiellement du 31 juillet 2016 : début effectif de l’enrôlement dans la province de Nord-Ubangi ; 31 mai 2017 : fin de l’enrôlement des électeurs sur toute l’étendue de la RDC ;  Juin à Juillet 2017, soit 60 jours : période consacrée à la consolidation et à l’audit interne du fichier électoral ; 31 juillet 2017 : publication des résultats de la révision du fichier électoral.

Après cette chronologie non respectée la CENI, les questions qu’elles se posent consistent aux raisons tant techniques que financières qui seraient à la base du retard criant constaté dans le management de l’opération d’enrôlement des électeurs.

Dans la ville province de Kinshasa, l’opération d’enrôlement des électeurs a démarré le 28 mai 2017 avec quatre communes dont Gombe, Kinshasa, Lingwala et Barumbu. Selon la planification progressive de la CENI, ce démarrage a été justifié par des tensions politiques. A ce jour, la SCFVC se dit satisfait que la CENI couvre tous les 960 Centres d’Inscription prévus.

Forces et faiblesse

Cette opération d’enrôlement des électeurs présente plusieurs aspects positifs. C’est le cas notamment de l’engouement des requérants des cartes d’électeurs devant les Centres d’Inscription ; la patience et la discipline des requérants sur la file d’attente; l’implication de tous les partis politiques de la majorité présidentielle comme de l’opposition dans la campagne de sensibilisation des électeurs ; le déploiement des Kits ne souffre d’aucune contrainte géographique suite à la praticabilité des routes ; la présence permanente de l’énergie électrique aux CI grâce aux générateurs qui alimentent les kits à l’absence du courant de la SNEL; la présence des OPS performants, généralement diplômés en informatique ;

Du point de vue faiblesse, la SCFVC a comme l’impression que les attributions du secrétariat exécutif national sont abusivement confiées aux membres du bureau de la CENI. Ceux-ci intiment des ordres aux agents permanents et opérationnels au mépris des procédures opérationnelles. Ce qui explique que le flux de la communication et de la prise des décisions ne suit pas son cours normal.

Concernant la sensibilisation des électeurs, il a été observé l’inefficacité des messages transmis à la population. Une situation qui s’explique par la présence des requérants ne maitrisant pas leurs identités et ne connaissant pas les documents requis pour s’enrôler ainsi que d’autres qui s’enrôlent en dehors de leurs circonscriptions, juste pour détenir une carte, ignorant les conséquences qui en découlent.

Au-delà de cela figure l’exclusion délibérée de certaines organisations dans la campagne de sensibilisation électorale. Car, il a été décrié également la non-implication par la CENI de certaines organisations de la société civile spécialisées dans le domaine électoral, telles que la Commission de l’Education civique et observation électorale (EDUCIEL) et la Société Civile Forces Vives de Kinshasa.

Selon ce rapport, la CENI s’est confiée d’une manière irrégulière à quelques ONG fantômes sans adresse ni expertise électorale ayant détourné l’argent et le matériel de sensibilisation électorale aux fins privés.

L’enrôlement trop lent des électeurs est aussi dû à la plupart des opérateurs de saisie recommandés et en déficit de formation, incapables d’enrôler même 13 électeurs par jour. Cette lenteur démotive plusieurs requérants qui décident de revenir aux CI vers la fin de l’opération dans l’espoir de ne pas trouver de l’engouement. Et pourtant, cela risquerait de créer de l’engouement vers les derniers jours, d’occasionner le prolongement de l’opération et d’impacter le coût financier.

A ce fléau s’ajoute l’enrôlement en masse des militants des partis politiques venus des communes éloignées de leurs domiciles sur recommandation de leurs leaders politiciens. Puisque, cette déportation aura des conséquences très fâcheuses lors de l’élaboration des listes électorales.

Recommandations

Après ce tour d’horizon sur les faiblesses et les forces des recommandations pointues ont été faites au Gouvernement, au Parlement, à la Société Civile, au Partis Politiques ainsi que la Communauté Internationale.

Aux Gouvernement particulièrement, il lui est demandé de mettre à la disposition de la CENI les moyens financiers conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre. Le parlement de son côté ne doit pas hésiter de demander des comptes au gouvernement sur ses obligations vis-à-vis de la CENI ainsi que l’audit financier à chaque fois que nécessité se présente. A son tour la CENI doit de respecter ses textes, surtout son Règlement intérieur qui détermine les prérogatives de chacun organe. Que l’organe politique s’abstienne de s’ingérer de toutes les activités des opérations de terrain, de logistique voire des Secrétaires exécutifs provinciaux qui sont devenus de coquille vides. Il peut exercer la fonction de contrôle mais pas de concentrer toutes les tâches à lui. De mettre en quarantaine le fichier électoral de la province du Nord Kivu pour ne pas affecter les autres provinces. Car ce fichier fait douter pour deux raisons : d’une part, les statistiques de 5 millions d’enrôlés dans une petite province en crise sécuritaire et d’autre part, la découverte par le gouverneur Paluku des quatre cents rwandais enrôlés suite à l’incompétence des MCI. La communauté internationale est appelé à accompagner le processus électoral à travers la MONUSCO par un appui logistique et financier conformément aux résolutions de Conseil de sécurité de Nations Unies. Aussi, toujours est-il qu’elle doit soutenir les organisations de la société civile électorale dans leurs activités de sensibilisation et d’observation électorale.

Judith Asina

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