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Goma : L’IRDH s’insurge contre les violations des droits Humains

Les chercheurs sur les droits civils et politiques de l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) estiment qu’il est de  la responsabilité première du Président de la République.  Car, ces tueries rentrent dans une sphère de violations systématiques des droits humains et la commission impunie des crimes graves contre le peuple congolais.

Cinq personnes dont un policier et quatre civils sont mortes à Goma, le lundi 30 octobre 2017, au cours d’une manifestation contre la non-organisation des élections qui permet au Président Joseph Kabila de demeurer au pouvoir, en dépit de la fin de son mandat constitutionnel, en décembre 2016. En effet, très tôt le matin du lundi 30 octobre, des membres du Collectif d’Actions de la Société Civile se sont mobilisés, afin de manifester leur désapprobation à la non tenue d’élections renvoyées sine die par le Président de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI). Des jeunes des quartiers Majengo et Katoyi ont barré la route avec des grosses pierres et brulés des pneus, afin d’empêcher la circulation des véhicules vers l’aéroport. Dans leur message, les organisateurs de la manifestation demandaient au Président Kabila de quitter le pouvoir. En réponse, des policiers ont réagi avec des bombes lacrymogènes et des tirs à balles réelles.

Selon l’IRDH, il est de notoriété publique que  les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) appelés à contenir des protestations ou encadrer des manifestations politiques, usent des armes à feu pour tuer des manifestants qui jettent des pierres ou brûlent des pneus. Les morts étant souvent justifiés par des balles perdues, ainsi que les auteurs des exécutions sommaires ne sont jamais poursuivis.

Outre les atteintes à la vie et les arrestations illégales, cette institution d’appui à la démocratie note que les conséquences immédiates de la non tenue des élections sont notamment l’instabilité politique, l’insécurité de la nation et la multiplication des groupes armés qui menacent la paix. Raison pour laquelle, la RDC compte à ce jour, le plus grand nombre de déplacés internes au monde, soit 3,9 millions de personnes selon OCHA 2017 et un nouvel afflux de réfugiés dans la région.

Au regard de la Constitution et des faits vécus, le Président Kabila nomme et révoque les responsables de la PNC, reçoit les rapports et apprécie la sanction qu’il convient d’infliger à chaque responsable. Au sujet de la tenue des élections, la Constitution lui donne le devoir de veiller à la bonne marche de toutes les institutions, y compris la CENI. En tant que garant du respect de la Constitution, il devrait savoir que la non-tenue des élections constituerait une menace à la paix, la sécurité et la stabilité du pays et de la région.

Ainsi, les chercheurs en droits civils et politiques de l’IRDH relèvent-ils notamment que le meurtre des jeunes de Goma, du lundi 30 octobre 2017 démontre le grave préjudice que subit quotidiennement la population congolaise qui tente de revendiquer ses droits fondamentaux, notamment la tenue des élections. Aussi, la non tenue des élections, constitue le leitmotiv d’actions nocives à la paix, la sécurité et la stabilité du pays dont le meurtre des jeunes de Goma. Pour ce faire, le Chef de l’Etat devrait agir, afin d’établir les responsabilités, dans la chaîne des chefs hiérarchiques de la PNC, des présumés auteurs du meurtre des jeunes de Goma et de la non organisation des élections.

A cet effet, les organisations de la société civile congolaise, les églises et autres groupes de pression devraient amplifier l’appel au Conseil de Sécurité de l’ONU, pour qu’il saisisse les instances judiciaires compétentes au pays et au niveau international, afin d’analyser la responsabilité du Président de la République dans les allégations graves de violations des droits humains, émaillant de la non tenue d’élections en RDC.

Judith Asina

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