Goma - Lac Kivu

Nord-Kivu : Cacophonie autour de l’exploitation du Gaz Méthane

Depuis le mois de Mai, deux entreprises l’une tunisienne et l’autre congolaise évoluant en consortium, sont arrivées tambour battant pour exploiter le Gaz Méthane du Lac Kivu. Jusque-là, c’est silence radio sur l’effectivité de ce projet. Entretemps, la population de Goma assiste depuis un certain temps,  à l’annonce d’une autre firme, congolaise de surcroit, qui se prévaut avoir gagné le marché pour l’exploitation dudit gaz.

C’est Isaac Mumbere, membre du Réseau pour la Conservation et la Réhabilitation des Ecosystèmes Forestiers (CREF) qui l’a fait savoir au cours du Forum de la Société Civile sur l’Energie en RDC (FNSCE) où il a exposé sur l’exploitation du Gaz Méthane et le projet de la Ruzizi.

A l’en croire, deux entreprises sont en consortium pour exploiter le gaz méthane à Goma Nord-Kivu dans le Nord-Kivu.  Toutefois, il y a certaines voix qui continuent à crier à la transparence parce qu’ils se disent avoir gagné ce marché. « On ne sait pas la manière dont cela va se passer. Est-ce qu’il y aura division de bloc ? Est-ce qu’il y aura plusieurs entreprises pour exploiter la même matière ? Je pense qu’il y a une cacophonie autour de l’exploitation », s’est-il indigné.

Pour lui, la population veut être éclairée à ce sujet, car c’est depuis le mois de Mai que la firme tunisienne est arrivée tambour battante alors que l’effectivité se fait attendre.

Le lac Kivu a la capacité de produire plus de 4 mégawatts d’énergie grâce au Gaz méthane. Ce qu’il faut ajouter à la capacité produite  par la Société Nationale d’Electricité (SNEL) et Virunga Sarl. Et, pour une population de Goma estimée à plus d’1 millions d’habitants, ce n’est pas mal d’ajouter cette capacité.

Opportunités et défis du Gaz méthane

Selon Isaac Mumbere, le projet d’exploitation du gaz méthane dans le lac Kivu offre plusieurs opportunités. Premièrement, il vient combler le déficit énergétique que connait les deux provinces du Nord et Sud-Kivu. Ensuite, c’est sur le plan économique qu’il va contribuer à la création d’emplois directs et indirects.

Comme énergie renouvelable, il peut résoudre le problème de lutte contre la déforestation à partir notamment des réchauds à gaz. Quand il sera effectivement exploité, l’énergie produit permettra de baisser l’utilisation de la braise qui contribue à la déforestation et la destruction du Parc national de Virunga. A cela vient s’ajouter d’autres initiatives qui sont déjà dans la zone avec la centrale telle que Matebe qui produit 12 mégawatts avec quelques mégawatts consommés dans la ville de Goma.

Les défis consistent entre autres en la manière dont le projet a été attribué à une firme tunisienne ayant gagné le marché, en consortium avec une entreprise locale « Kivu Power ». « Nous encourageons le fait qu’il y ait aussi des locaux », a-t-il déclaré. Seulement, il déplore le manque de transparence dans l’attribution de ce marché. Ce qui pousse les uns et les autres à se poser la question sur la manière dont l’offre a été lancée et le marché attribué.

L’autre défi consiste à la conformité au cadre légal du secteur. Pour cet activiste de la société civile, la population observe un scénario avec d’autres initiatives, où les investisseurs se battent pour la distribution du courant électrique. Et, il n’y a pas encore d’autorité de régulation sur terrain. « Les entreprises sont là, mais est-ce qu’il ne se pose pas un problème par rapport à la conformité de la loi de 2014 sur l’électricité et ses mesures d’applications qui continuent à trainer » s’interroge-t-il.

Le troisième défi c’est la sensibilisation autour de ce projet qui, selon lui, n’est pas encore arrivé à tous les niveaux, surtout les populations qui seront affectées par ce projet.

Il croit dur comme fer que la pollution zéro n’existe pas, mais ce sont les études d’impact environnementales et sociales qui doivent démontrer  tout cela. Malheureusement personne n’est tombé sur les études qui ont été faites. Ce qui constitue également un défi.

Entant qu’organisation de la société civile environnementale, ils alertent les autorités compétentes et dénoncent toutes mauvaises pratiques qui s’observent sur terrain. Pour ce faire, un plaidoyer est mené à ce sujet. « Je suis là dans le cadre de ce plaidoyer. Nous voulons que les notables du Nord-Kivu, députés et sénateurs s’investissent dans cette question pour apporter ce message devant les instances compétentes », a-t-il souhaité.

Judith Asina

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