Dr. Oly Ilunga et Prof. Jean-Jacques Muyembe
Dr. Oly Ilunga et Prof. Jean-Jacques Muyembe

Nord-Kivu : Vivement la vigilance de la communauté pour vaincre Ebola

C’est le Dr. Oly Ilunga, Ministre de la santé qui l’a recommandé, conjointement avec le prof. Jean-Jacques Muyembe, Directeur de l’Institut National de Recherche Biomédical (INRB) au cours du point de presse animé samedi 8 septembre 2018. Les recherches ayant prouvé que le Virus  d’Ebola circule partout en Afrique et surtout en RDC. Raison pour laquelle il faut rester vigilant et tirer la sonnette d’alarme à temps.

Grâce aux techniques disponibles à l’INRB, dit le Ministre, il a été détecté qu’il n’y a pas de relation entre la situation de Mangina et celle de Bikoro. La première est une souche qui est proche de l’espèce Ebola Zaïre qui avait préoccupé  Likati en 2017, tandis que celle de Bikoro était proche de l’épidémie de Djera en 2014 également proche de celle de Kikwit de 1995.

au sujet de la riposte, il indique que le pays a opté pour la stratégie par pilier est une marque déposée congolaise permettant d’avoir une riposte concertée où les rôles des acteurs sont parfaitement bien défini sur terrain en vue d’avoir une très bonne coordination de toutes les interventions. L’important étant d’avoir un leadership fort du Gouvernement, avec une série d’acteurs qui prestent tous autour d’une riposte qui est unique et concertée.

Mais le pilier le plus important consiste à la surveillance épidémiologique qui permet très vite de détecter un cas suspect, de l’investiguer, déterminer le lien, les contacts ainsi que le suivi des contacts, la période d’incubation étant de 21 jours. L’autre pilier est la prise en charge thérapeutique des malades  qui sont confirmés dans le Centre de Traitement Ebola (CTE), assuré par le Programme National des Urgences d’Actions Humanitaires. A cela s’ajoute le volet thérapeutique d’utilisation des nouvelles molécules utilisé par le Prof. Muyembe et son équipe.

Prévention  

Un autre pilier qu’a soulevé le Ministre est la vaccination, fondamentale pour casser la chaîne de transmission du virus. La stratégie d’Ebola est basée sur le principe de quarantaine. « Ce n’est pas question de la quarantaine physique, mais d’encercler le cas confirmé, le contact et le contact de ses contacts avec pour objectif de casser la transmission », précise-t-il. A ce jour, 6.820 personnes ont déjà été vaccinées par les équipes qui se mettent déjà à l’œuvre dès qu’un cas est confirmé. Tandis que ceux qui ont été vaccinés à Kinshasa par contre, sont les personnels de santé, journalistes et autres personnes voulant descendre sur terrain.

Cependant, pour le Nord-Kivu, il un l’aspect sécuritaire qui mérite d’être pris en compte dans ce coin de la République en proie à des poches d’insécurités. De ce fait, il faut que la commission sécuritaire travaille conjointement avec d’autres de manière concertée, sur base d’un engagement au niveau de la communauté.

Autre problème soulevé consiste à la mobilité. La plus grande se situe entre Beni et Mangina, puis Beni et Butembo. Ce qui explique pourquoi les équipes de surveillance travaillent d’arrache-pied en vue de savoir si l’alerte est confirmée ou pas.

Pour en découdre, trois Centres de Traitement Épidémiologique (CTE) sont opérationnels, notamment à Beni, Mangina et Goma. Ce dernier est opérationnel malgré qu’aucun cas n’ait été signalé. C’est important d’anticiper le traitement pour parer à toute éventualité.

Défis

L’équipe est confrontée à certains défis liés à la résistance communautaire. Le Ministre indique que la plupart de cas qui retardent la fin de l’épidémie sont liés au quartier Ndindi, principal foyer de la deuxième vague qui est à l’origine des derniers cas confirmés. Il fallait impliquer les Chefs de rue, de quartier, des avenues, les autorités coutumières et administratives, avec les jeunes pour y parvenir.

L’autre défi c’est la peur de la population pour que la rentrée scolaire soit effective, alors que les écoles n’ont pas été fermées.

Par ailleurs, c’est la protection des professionnels de santé qui devient un facteur d’amplification si cela n’est pas bien assurée. Ici, le Ministre insiste sur le respect des mesures préventives et de contrôle d’infection ainsi que sur les mesures d’hygiène. il regrette néanmoins le faible niveau de diplôme octroyé aux professionnels de santé à travers la république.

Molécule thérapeutiques

Le Prof. Muyembe, Directeur de l’INRB signale qu’il a été développé une grande expérience. Au cours de cette épidémie c’est la première fois d’utiliser des molécules non encore homologuées par l’Organisation Mondiale de la Santé mais autorisée pour les appliquer à titre conventionnel. Trois de ces cinq molécules sont utilisées dans le but de faciliter l’administration. Pour le moment, 26 malades ont été traité et 15 en sont guéris, six sont décédé et cinq se trouvent encore sous traitement. « Pour nous c’est encourageant », se réjouit-il, puisqu’il y a désormais possibilité de traiter le cas d’Ebola et le guérir. Ce ne veut pas dire qu’il faut lâcher les mesures de santé publique simple.

Il prévient que si la maladie se traite tôt, il y a beaucoup de chance de guérir le malade. Cela, entendu qu’il n’y a pas moyen de vaincre l’épidémie d’épidémie d’Ebola sans l’appui de la communauté.

Judith Asina

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