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RDC : La FBCP dénonce la libération sélective des prisonniers politiques 

Plus rien ne bouge après la libération des prisonniers emblématiques, sur la liste des 700 détenus annoncée par le Dircab du Président de la République.  Dans un communiqué signé lundi 1er avril 2019, la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) dénonce avec la dernière énergie la libération à caractère sélectif et avec beaucoup de confusions et contradiction entre exécutif et justice.

En effet, le Président de la République avait promis la libération des prisonniers politiques et assimilés en passant par les mouvements insurrectionnels et libération conditionnelle. La FBCP constate que sur les 700 prisonniers promis et après la libération des prisonniers emblématiques tels que Franck Diongo, Eugène Diomi Ndongala, et Maître Firmin Yangambi, plus rien ne bouge, il y a un silence total.

Elle signale qu’en date du 28 mars 2019, une ordonnance signée par le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux sur l’ordre du Chef de l’Etat, exigeait la libération de 15 prisonniers qui étaient amnistiés depuis 2014. Il s’agit de ceux qui étaient arrêtés et transférés de la prison centrale de Makala à la prison militaire de Ndolo pour y être relaxés. Arrivés sur ce lieu, seulement trois d’entre eux ont été libérés dont le Colonel Jean-Pierre Kazamba, Colonel Biamungu et Awewe Ebua.

Cette OSC qui lutte pour le respect des droits de l’homme informe qu’il y avait également 17 militaires de M23 qui devraient être libérés mais ne le sont toujours puisqu’étant déclarés sans aucune famille à Kinshasa. En plus, un détenu sur les 4 en provenance de la Haye au Pays-Bas a été libéré pour le compte des dossiers CPI.

La FBCP signale qu’il y a 12 militaires pour lesquels l’ordonnance était signée par le Ministre de la Justice pour être libérés. Mais, selon le Général Mukutu, leurs morphologies ne ressemblent pas aux vrais congolais. Cela, alors qu’ils étaient arrêtés et détenus pendant plusieurs années dans les cachots clandestins en RDC avant d’être transférés à Ndolo.

Pour en découdre, la FBCP fait plusieurs recommandations. Au Président de la République notamment, de s’activer à réduire le nombre des prisonniers sur toute l’étendue du territoire de la RDC, ainsi que de l’amélioration de leur condition de vie et santé. Allusion faite surtout à la réhabilitation, accélération des procédures judiciaires dans toutes les prisons existant ou de construire de nouveaux bâtiments de ces centres pénitentiaires. Aussi, doit-il mettre en exécution les résultats des Etats Généraux de la justice de 2014.

Le Gouvernement de République de son côté devrait mettre fin aux impunités, antivaleurs sans distinction de race, couleur politique ou de personnalité politique.

La société civile et le peuple souverain sont appelés à rester très vigilant contre toute forme ou tentative de récupération du pouvoir par la voie anticonstitutionnelle.

La FBCP rappelle que chaque mois, les prisons civiles et militaires transmettent les listes des prisonniers à libération conditionnelle au Ministre de la Justice et au Procureur Général près la Cour de cassation. Malheureusement, ce rapport reste lettre morte. Par conséquent, toutes les prisons de la RDC sont surpeuplées avec des morts au quotidien. A elle seule, la prison centrale de Makala compte 7.902 prisonniers dont 1.066 condamnés.

Judith Asina

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