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De G à G : David Olangi, Oly Ilunga, Rachid Agasin, Freddy Kita et Albert Yuma

RDC-Maroc : Opportunité d’affaires et perspectives de développement au cœur d’une conférence-débat

La RDC déteint les potentialités pour établir un partenariat gagnant-gagnant avec le Maroc. Dans cette optique, une conférence-débat sur les opportunités d’affaires et perspectives de développement s’est tenue mercredi 22 novembre 2017, au Grand Hôtel de Kinshasa. C’est une rencontre qui précède la commission mixte entre les deux pays, annoncé dans le plus bref délai.

Rachid Agasin, Ambassadeur du Maroc en RDC a déclaré que le Royaume chérifien  s’est imposé une politique d’ouverture envers l’Afrique, menée et encouragée par le Roi Mohamed VI. Une stratégie qui a poussé les grands groupes marocains, tous domaines confondus, à se tourner vers le continent africain dans une optique gagnant-gagnant.

Selon le dernier rapport « perspective économique en Afrique », réalisé par la BAD en partenariat avec l’OCDE  et le PNUD, il est premier investisseur estimé à 4 milliards de USD en 2016. Un chiffre appelé à l’augmentation suite à la réintégration de ce royaume à l’UA et à la prochaine adhésion à la CEDEAO.

Durant ces deux dernières décennies, le Maroc a œuvré pour la préservation des équilibres macroéconomiques. Plusieurs réformes à caractère structurel ont été entreprises en vue de mettre le pays sur la voie d’une croissance forte et durable.

En vue de promouvoir l’acte d’investir, un intérêt particulier est accordé à l’amélioration du climat des affaires. Pour cela,  un ensemble de dispositif visant à renforcer la concurrence et la transparence a été mis en place. C’est le cas notamment de la simplification des procédures administratives aux entreprises ; renforcement du système de droit des affaires ainsi que la promotion de la charte relative à la responsabilité sociale des entreprises.

Dans le cadre de sa stratégie globale d’ouverture et de libération, le Maroc a mis en place un cadre juridique propice au développement de ses relations commerciales avec certains de ses partenaires potentiels, à travers la conclusion d’Accords de libre-échange. Lesdits accords se sont opéré avec l’UE, l’ALE avec les pays arables (Emirats Arabes Unis, l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie), la Turquie et les USA.

Au niveau du partenariat africain, l’internationalisation des grands groupes marocains, notamment ceux opérant dans les secteurs des banques, assurances, télécoms, BTP et immobiliers, TIC et média, ont exploité les opportunités de développement avec les pays africains, en l’occurrence la RDC avec une filiale de la BMCE filiale et une chargée d’assurance.

Oly Ilunga et Freddy Kita, respectivement Ministre de la Santé et Vice-ministre de la Coopération au développement au développement sont les principaux officiels présents à cet évènement.

Opportunités de la RDC

Albert Yuma, Président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) de son côté a rappelé que les échanges commerciaux entre les deux pays date de novembre 1960. Mais le lien politique a été renforcé depuis l’arrivée de Mohamed VI avec Joseph Kabila pour faire de la relation Sud-Sud moteur de développement.

De l’avis de différents chercheurs et analystes, l’Afrique Subsaharienne constitue la dernière frontière de croissance mondiale car son PIB est évolué à 5% par an depuis 2000. Une partie du continent qui a démontré une bonne capacité de résilience aux effets de cette crise, se distinguant par une main d’œuvre jeune, bon marché, abondante, mais qualifié et volontaire. « Ce qui fait qu’il faut donner l’opportunité à ces jeunes de rester chez eux, au lieu de mourir dans à la Méditerranée », dit Albert Yuma.

Pour lui, le Maroc a créé près de 4.000 emplois, alors que tous ces pays n’ont pas la même population que la RDC, où le marché est abondant.

S’agissant des relations économiques, elles doivent profiter de la volonté politique et du Gouvernement t de la législation qui s’améliore avec le climat des affaires. Mais cette relation ne peut se faire que si elle se noue d’abord autour du secteur privé et orienté les investissements en ciblant le secteur où le privé doit avoir une valeur ajoutée. Parmi ces opportunités figurent les mines exceptionnels, qu’il considère de mal exploité, puisque se faisant en dehors de l’intérêt du peuple, entendu que les partenaires occidentaux n’ont pas les mêmes rapports que les africains. L’autre secteur à exploiter c’est l’agriculture et élevage, dans un pays qui regorge 80 millions de terres arables dont seulement 10 % sont exploités. Le pays regorge La deuxième réserve forestière mondiale, un véritable avantage, en ce moment où on parle réchauffement climatique. Il regrette qu’alors que le salut viendra de la forêt du Congo et il lui est refusé d’obtenir les milliards pour permettre au pays de se développer sans attaquer ces réserve. « Faire une Cop 23 sans la RDC n’a aucun sens », dit-il.

Il se réjouit toute fois que la Loi sur le secteur agricole soit en train d’être révisée au niveau du sénat. Car, on commence d’abord par l’agriculture pour avoir la capacité de se développer.

En dépit de cela, Albert Yuma soulève le secteur de Technologie, Information et Communication, qui, comme dans les mines, le Congo est totalement exploité par les investisseurs étrangers qui échappent aux fiscs.  Ensuite, c’est l’immobilier, où avec plus de 80 millions d’habitants, le Maroc qui est très avancé dans ce domaine peut mordre à l’hameçon. Il y a également l’énergie et le financier.

Piste pour mieux tirer profit de ce partenariat, Albert Yuma recommande au Maroc de renforcer d’avantage sa présence en RDC en profitant sa proximité géographique surtout à travers la langue que partage les deux pays. Au regard des potentialités économiques, il y a possibilité que cette conférence-débat soit un début de rapprochement et d’intensification entre les deux peuple. Ainsi, sollicite-t-il aux deux Gouvernements respectifs de poursuivre les efforts pour améliorer le climat des affaires et d’investissement ainsi que signer les accords de protection  des investissements, mettre en place le mécanisme de facilitation de visa.

Vivement Partenariat Privé-Privé

David Olangi, Vice-Président de la Chambre de Commerce

Pour sa part, a indiqué que ce débat met en lumière les véritables problèmes de la RDC qui n’a pas de Petite et Moyennes Entreprises (PME) encore moins de Petites et Moyennes Industries (PMI). Alors que c’est par ces secteurs que passe le développement ou la croissance d’une nation. Il regrette que la RDC ne fonctionne que sur base de Partenaire-Public-Privé (PPP) qui ne bénéficie qu’à l’Etat congolais. Il plaide pour que les Autorités garantissent le Partenariat privé-privé, principal, selon lui, point de blocage de la coopération RDC-Maroc.

Judith Asina

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