François Pujolas, Ambassadeur de la France en RDC
François Pujolas, Ambassadeur de la France en RDC

RDC : Vivement une politique de réformes et de modernisation pour un développement durable et inclusif  

C’est le souhait de François Pujolas, Ambassadeur de la France en RDC, dans son message à l’occasion de la fête nationale de la France le 14 juillet 2019. « Nous devons souhaiter désormais qu’une politique de réformes et de modernisation puisse être mise en œuvre rapidement, permettant d’orienter le pays vers un développement durable et inclusif », a-t-il lancé. Il a également annoncé la tenue du deuxième forum de Paris sur la Paix qui se tiendra du 11 au 13 novembre 2019 et auquel le président Tshisekedi est invité.

Ci-dessous l’intégralité de son message de M. François Pujolas, Ambassadeur de France: 

Le 14 juillet 2019, les Français et les amis de la France célèbrent comme chaque année notre Fête Nationale, en mettant en exergue la devise de la République : liberté, égalité, fraternité. Cette devise résonne de manière particulière dans les relations entre nos deux pays, la France ayant toujours été aux côtés de la République démocratique du Congo, pour maintenir sa souveraineté et son intégrité territoriale à des heures plus sombres de son histoire.

Aujourd’hui, nous saluons une année historique qui a vu se dérouler à la tête de l’Etat la première transition pacifique depuis l’indépendance, il y a presque 60 ans. Nous devons souhaiter désormais qu’une politique de réformes et de modernisation puisse être mise en œuvre rapidement, permettant d’orienter le pays vers un développement durable et inclusif.

Ces circonstances plaident pour un partenariat renouvelé entre la France, comme entre l’Union européenne, et la République démocratique du Congo. Les défis sont grands, mais le potentiel de notre coopération dans les domaines politique, économique et culturel est plus grand encore.

Le président Tshisekedi a ouvert son quinquennat en marquant, par son discours comme par de premières mesures, son ambition pour une meilleure gouvernance des institutions politiques comme de l’administration publique. Il a considéré que la stabilisation de l’Est du pays était une priorité qu’il a affichée dans ses premiers contacts avec les voisins de la RDC comme dans ses relations avec la Monusco.   Sa volonté de renforcer l’intégration régionale, notamment autour des Grands Lacs, ne peut que recueillir l’assentiment et le soutien de ses partenaires. De façon plus générale, l’interdépendance croissante entre les problématiques de développement et de sécurité, l’implication d’acteurs de plus en plus nombreux et variés plaident en faveur d’un dialogue plus poussé et de solutions innovantes dans la recherche d’une paix durable. C’est le sens du Forum de Paris sur la Paix qui se tiendra du 11 au 13 novembre 2019 et auquel le président Tshisekedi a été invité par le président Macron.

La France a été parmi les premiers pays à ouvrir un dialogue constructif avec les nouvelles autorités congolaises. Les présidents Tshisekedi et Macron se sont rencontrés en mars 2019 à Nairobi, en marge du « One Planet Summit », et Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, est venu à Kinshasa le 20 mai dernier. Une « déclaration conjointe », adoptée à cette occasion, énonce les priorités que la RDC et la France souhaitent donner à leur partenariat : la sécurité, d’abord, avec un renforcement de nos actions en matière de formation des officiers supérieurs, la création à venir d’un collège interarmées de défense et d’un centre de formation aux opérations de paix ; l’éducation, avec là-aussi un focus sur la formation des enseignants pour garantir l’accès à un enseignement de qualité; la santé, par un renforcement de notre soutien à la lutte contre Ebola et la recherche, plus largement, d’un fonctionnement plus efficace du système de soins ; la protection du climat qui passe prioritairement ici par la lutte contre la déforestation et par une gestion durable des forêts. Nous avons également décidé de travailler ensemble dans les secteurs essentiels pour améliorer la vie des Congolais que sont l’énergie et l’agriculture. Enfin, nous souhaitons aider la RDC à occuper toute sa place dans la famille francophone, dans la perspective notamment des 50 ans de l’Organisation Internationale de la Francophonie qui seront célébrés l’an prochain. On doit à ce titre féliciter la RDC qui vient d’obtenir l’organisation des IXèmes Jeux de la Francophonie en 2021 et souhaiter qu’elle puisse rapidement mettre en œuvre les premières décisions qui confirmeront son engagement.

Ces différentes actions, la France veillera à ce qu’elles soient coordonnées avec l’ensemble des partenaires, et d’abord les Européens et les organisations internationales ou fonds multilatéraux, qui souhaitent développer leurs relations avec la RDC. Elle jouera ce rôle notamment au sein du Fonds mondial de lutte contre les grandes pandémies, dont la reconstitution aura lieu en France à l’automne prochain, ou au sein du Partenariat mondial pour l’Education, dont la France est également un des principaux contributeurs.

Les entreprises françaises seront sollicitées pour investir en RDC et développer les échanges économiques entre nos deux pays. Les changements annoncés par le président Tshisekedi ont à cet égard suscité l’intérêt des opérateurs, attentifs à toute évolution positive du climat des affaires. Je signale dans cet esprit le succès rencontré, en juin dernier, par la 6ème édition de la Semaine française de Kinshasa et la création d‘un pavillon des entreprises françaises, pour la première fois cette année, lors de la Mining Week de Lubumbashi. Au-delà d’une amélioration souhaitable des pratiques administratives, la recherche de solutions plus adaptées et plus équilibrées en matière de sous-traitance, de contenu local dans les secteurs jugés prioritaires ou encore de partenariat public privé peut certainement conduire à des avancées notables en matière d’ouverture, de diversification et donc de croissance de l’économie congolaise. Les entreprises françaises disposent à cet égard d’une expertise reconnue dans des secteurs stratégiques pour le développement de la RDC (énergie, infrastructures, services, agro-industries, …). Cela vaut de manière spécifique pour tout ce qui concerne la « ville durable », qui sera au centre des débats lors du prochain sommet Afrique-France, en juin 2020 à Bordeaux.

Les échanges culturels sont tout aussi importants et reposent en grande partie sur les créateurs, quel que soit leur domaine d’activité. En RDC même, le réseau des instituts français et alliances françaises soutient cette création à travers différentes initiatives et manifestations, qui font travailler ensemble partenaires congolais et français. Pour mieux faire connaître la création contemporaine de l’Afrique au grand public, le président Macron a souhaité organiser une saison culturelle, Africa 2020, qui permettra à des artistes et créateurs africains de se produire, de montrer leurs œuvres et leur travail en France au cours du second semestre de l’année prochaine. Nous veillerons à ce que la République démocratique du Congo, héritière d’une longue tradition de création culturelle et riche de très nombreux talents, y soit largement représentée.

La République démocratique du Congo et la France sont deux acteurs essentiels de la relation nouvelle qui se construit entre l’Afrique et l’Europe. Nous portons également tous deux une responsabilité particulière au sein de la Francophonie. Il nous revient de porter haut les valeurs que nous avons en partage et de traduire cette ambition dans les actions concrètes de notre nouveau partenariat.

Vive la République démocratique du Congo!

Vive la France!

Vive l’amitié entre nos deux pays!

Lire Aussi Sur Matininfos.NET

RDC : L'économie rurale démarquée à travers le projet de transformation rurale à Kinshasa

RDC : L’économie rurale démarquée à travers le projet de transformation rurale à Kinshasa

Le projet d’installation d’une ferme lancé depuis près de huit mois pour faciliter la production …

Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire