Dénis Mukwege

Sud-Kivu : 21 ans après, Denis Mukwege réclame justice pour le massacre de Kasika

« J’appelle la communauté internationale à enfin considérer le Rapport du Projet Mapping, Cela permettrait au peuple congolais d’enfin pleurer ses morts, faire son deuil, pardonner ses bourreaux, dépasser sa souffrance et se projeter sereinement dans le futur» déclare, Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, dans un document publié samedi 24 août 2019. Cela, par rapport au nombre de cadavres découverts sur un trajet de 60 km depuis Kilungutwe jusqu’à Kasika, qui était essentiellement des femmes et des enfants.

La fondation Panzi du docteur Denis Mukwege souhaite que la justice soit faite dans cette affaire. Car, les femmes étaient violées avant d’être éventrées à l’aide des poignards à partir du vagin. Ce qui constitue une violation grave et un crime contre l’humanité. « Plus de 18 ans passé nous devons savoir la vérité sur cette question, que l’état congolais prenne des dispositions», relève la correspondance qui renseigne que plus de 633 personnes ont été massacrées notamment la famille du Mwami (roi) de Lwindi François Mubeza, y compris lui-même et sa femme Yvette Nyanghe enceinte de jumeaux, éventrée, dans la même parcelle royale, 37 cadavres ont été découverts.

Plus loin à la Paroisse catholique de Kasika n’a pas été épargné par ce massacre. Il s’est agi d’un abbé, quatre religieuses et plusieurs fidèles. Au total plus de 116 personnes massacrées parmi lesquels l’Abbé Stanislas Wabulakombe, de même dans la forêt avoisinant les villages de Kasika où les habitants dudit milieu avaient pris refuge. Ce que les Warega appellent les « Mangele » ou encore les « tupiengenge », pour ne citer que cela.

Selon la Fondation Panzi, lundi 24 août 1998, plus de 856 personnes ont été massacrées à Kasika, dans la chefferie de Lwindi en territoire de Mwenga au Sud-Kivu.

Les fait selon CADDHOM

Selon un document du Collectif d’Action pour le Développement des Droits de l’Homme au Congo-Kinshasa (CADDHOM) publié le 24 Août 2008, soit 10 ans après ces massacres, 1056 personnes furent tuées ce jour du 24 Août 1998.

Un document qui rappelle qu’il était 14 heures à Bukavu, lorsque Wamba Dia Wamba, alors président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RDC), tient le premier meeting de la nouvelle rébellion contre la R.D. Congo depuis le 02 août 1998. Au même moment, une brigade des militaires Tutsi semaient la mort à Kasika sur ordre de Kigali, et relayé par Bukavu dans une réunion présidée par Benjamin Serukiza, alors Vice-gouverneur du Sud Kivu. « Une telle horreur qui nous avait fait pleurer comme des enfants. 1056 victimes comptées. Et, il y avait plus. Nous n’avions pas fouillé les alentours » a révélé à l’époque D. Mwati Bulambo, Président du CADDHOM.

En mémoire de ces victimes et des millions d’autres, le CADDHOM à l’époque avait demandé au gouvernement et aux députés congolais encore soucieux du peuple, notamment de créer un Institut de la Mémoire Nationale (IMN) qui s’occupera d’ériger des monuments où seront inscrits les noms des victimes partout où il y a eu des massacres. Aussi, fallait-il destituer Benjamin Serukiza de ses fonctions dans la commission vérité et réconciliation, car un bourreau ne peut pas être confident de ses victimes ; destituer Alexis Tambwe Mwamba, J.P. Ondekane et autres comme auteurs et complices de ces massacres de leurs fonctions pour permettre à la justice de s’en occuper. Car, il avait remarqué que dix ans après, les auteurs et commanditaires de ces massacres se la coulent douce dans des villas à Kinshasa, Bukavu, Goma et Kigali.

Judith Asina

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