Maison des journalistes de Goma

Sud-Kivu : la Maison des journalistes sensibilise les professionnels des médias d’Uvira sur les règles du métier

La Maison des journalistes de Goma, un bureau de coordination des activités de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) dans la partie Est du pays a organisé, le 24 avril 2019, une journée déontologique, à l’intention des journalistes d’Uvira, de Fizi, de la plaine de Ruzizi, de Baraka et de Minembwe. Une rencontre qui a eu lieu à Eden-City Hôtel à Uvira, 2ème ville de la province du Sud-Kivu. Une trentaine des journalistes ont pris part à ces assises.

Nathalie-Trésor Mukundi, Coordinatrice de la Maison des journalistes de Goma, a dans son allocution de bienvenue, expliqué aux  participants que cette activité s’inscrit dans le cadre d’un projet intitulé «défendre la liberté de presse durant le cycle électoral en RDC », soutenu par la Fondation nationale pour la démocratie (NED) à qui elle a réitéré les remerciements de la délégation de l’OLPA.

M. Elie-Lambert Kalembire, point focal de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC/Uvira), a articulé sa communication sur la situation de la liberté de la presse à Uvira et ses environs : perspectives d’avenir. Il a fait un bref aperçu sur la situation de la liberté de presse dans le territoire d’Uvira. Selon lui, les violences, les intimidations et les arrestations arbitraires font partie de l’environnement hostile dans lequel les journalistes d’Uvira et ses environs ont évolués antérieurement. Il a cité, à titre exemplatif, les cas d’Amani Alimasi, correspondant de TV5 Monde, interpellé le 24 janvier 2019 par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC/Uvira) alors qu’il effectuait un reportage sur un
rassemblement des militants de la plate-forme politique Lamuka qui contestait la proclamation de Félix-Antoine Tshisekedi comme président
de la république. Il a aussi évoqué l’interpellation de Jean-Paul Kashindi, journaliste à radio Ebala Fm de Misisi, détenu pendant 5 heures au bureau de l’Agence nationale des Renseignements (ANR/Misisi), le 7 Février 2019, pour avoir diffusé l’information selon laquelle l’ANR n’a plus qualité ni mandat d’incarcérer une personne, selon l’engagement pris par le nouveau chef de l’Etat.

Perspectives d’avenir
Le point focal de l’UNPC/Uvira a plaidé pour la mise sur pied d’un cadre juridique moins répressif pour régir la presse en RDC. « La proposition de loi relative à la liberté de la presse qui date de 2015 et non adoptée par l’Assemblée nationale, prévoit des avancées notables comme la dépénalisation des délits de presse, la fin des peines privatives de liberté pour les délits de presse tels que la diffamation ou l’outrage au Chef de l’État, l’assouplissement des conditions de création d’un média, l’intégration des médias en ligne… », a-t-il déclaré en substance. Et d’appeler le parlement à examiner les propositions de loi sur l’accès à l’information et celle portant principes fondamentaux applicables à la communication audiovisuelle.
Avant de clore son propos, il a demandé à ce que des enquêtes impartiales et indépendantes soient menées pour identifier et poursuivre les auteurs de crimes commis contre les journalistes, que les autorités locales d’Uvira cessent les menaces et violences verbales contre les journalistes, et qu’elles donnent des garanties qu’aucune violence physique perpétrée par les forces de sécurité ne sera tolérée. En outre, les suspensions arbitraires de médias devront cesser.

De son côté, Nancy Zombo, Chargée d’Administration et Trésorerie de l’OLPA a fait une restitution des activités menées par l’organisation en début des années 2019 et 2018 dans les provinces de Kwilu, Kasaï, Tshopo, Nord-Kivu et Kinshasa. Après un débat houleux, les participants scindés en deux groupes de travail ont travaillé distinctement sur l’apport des médias du territoire d’Uvira dans la promotion des valeurs démocratiques en RDC et les conditions de travail des médias à Uvira : défis et perspectives d’avenir. A l’issue de ces travaux, les recommandations suivantes ont été formulées :

Au gouvernement
De doter les médias des moyens pour la diffusion des informations locales en respectant les dispositions légales sur l’aide publique directe et indirecte à la presse.

A l’UNPC
De s’impliquer pour l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes d’Uvira par la signature des contrats de travail
D’organiser des élections pour la mise en place de nouveaux animateurs
provinciaux et urbains
De décentraliser la livraison de la carte professionnelle.

A OLPA
De mener le plaidoyer auprès de l’UNPC pour une révision à la baisse du prix de la carte professionnelle et sur sa durée de validité.

Aux Patron de presse
De mettre leurs journalistes dans les bonnes conditions de travail en respectant les clauses du contrat de travail.

Aux journalistes
– De conduire avec professionnalisme les émissions à téléphone ouvert ;
– D’observer le Code d’éthique professionnelle
– De se doter d’une carte de presse pour revendiquer la qualité de journaliste
– De mettre en place un syndicat de défense des droits des journalistes ;
– D’organiser un cadre d’échange régulier pour échanger.

Il faut noter que plusieurs participants du territoire de Fizi ont émis le vœu de voir OLPA se déployer dans ce territoire pour organiser des assises similaires qui sont très bénéfiques pour les journalistes de cette partie du pays.

Département de l’Information publique de l’OLPA

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