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Transfèrement des eaux de l’Oubangui vers le Tchad: Le Gouvernement congolais soutient la démarche de la Société Civile

La question de transfèrement des eaux de l’Oubangui vers le Lac Tchad, ou du Kasaï vers l’Afrique Australe doit absolument prendre en compte notamment, le maintient de la biodiversité du fleuve Congo et de ses affluents, la baisse des amplitudes des eaux, la sauvegarde des tourbières, la survie du barrage et du projet grand Inga, la navigabilité intérieure sur nos cours d’eaux et le bien-être des riverains.  C’est ce qu’a déclaré mercredi 4 avril 2018, Amy Ambatobe, Ministre de l’Environnement devant les élus nationaux, dans les éléments à la motion d’information sur la problématique du transfèrement des eaux de la rivière Oubangui vers le Lac Tchad soulevée par le député Patrice Mayombe.

L’opinion se souviendra qu’à l’occasion de la 21ème journée Internationale d’Action pour les Rivières (JIAR) et 4ème en RDC, les Organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de la gouvernance des ressources naturelles et des droits socio-économiques et culturels en RDC , se sont réunies pour analyser le contexte sur le niveau de la gestion des rivières. A cet effet, elles avaient relevé que tout transfert d’eau douce en dehors du territoire national vers d’autre Etat devrait être soumis au préalable à l’accord du peuple congolais consulté par voie referendum conformément à l’article 214, alinéa 2, de la Constitution.

Une option soutenue par le Ministre, qui, devant la représentation nationale  a signalé qu’au niveau politique, le transfèrement des eaux ne peut se faire que si le peuple est consulté par voie de referendum comme l’exige la Constitution à son article 214 alinéa 2 de la Loi relative à l’eau à son article 53.

En effet, la redynamisation de la « Task Force » mise en place depuis 2014 sur la problématique de transfèrement des eaux est en cours, et il faut trouver en urgence des moyens financiers pour son fonctionnement. Les études d’impact environnemental et sociétal devront porter sur les possibilités de vérifier plusieurs scenarii selon les modèles d’allocation des ressources en eau existant. Et les résultats de ce groupe de travail multi-institutionnel servira de point de départ pour toute proposition en rapport avec ce dossier.

Sur le plan diplomatique, le Ministre indique que la RDC doit être considérée comme l’acteur de poids dans ce dossier de transfèrement des eaux du bassin du fleuve Congo.

Aussi, toujours est-il qu’il y a nécessité qu’un lobbying puissant s’active dans toutes les réunions où cette question est traitée et que la position de la RDC soit clairement connue. A cet effet, le Gouvernement fera en sorte que ce dossier soit inscrit à l’ordre du jour de la prochaine session du Conseil de sécurité de l’ONU pour une large diffusion.

Au regard des enjeux de ressources en eau convoité par les pays du nord comme du sud du Continent africain, le Ministère de l’environnement propose entre autres d’inscrire la question du transfèrement des eaux parmi les questions stratégiques prioritaires ; d’allouer exceptionnellement un budget consistant à ce Ministère pour faire face à cette situation ; organiser un lobbying de taille pour expliquer la bonne volonté de la RDC à assister les autres pays mais après études d’impacts environnementales et sociales. Aussi, faut-il solliciter le soutient du parlement pour ce dossier brillant.

Contexte sous-régional et international

A en croire le Ministre, la RDC appartient à plusieurs bassins hydrographiques et communautés politiques de l’Afrique, parmi lesquels la Commission Internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha (CICOS), l’Initiative du Bassin du Nil (IBN) ainsi que l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi (ABAKIR). L’état des lieux de la CICOS de 2015 montre que la pays dispose de 1.283 km3 sur 3.333,08 Km3 d’eau du bassin du Congo, ce qui représente 38,49 % des ressources en eau renouvelable totale.

Malgré cela, la RDC ne peut prétendre décider à elle seule sur la ressource en eau partagée du bassin du Congo, au nom de la transversalité des ressources en eau, conformément aux conventions internationales.

Bien que la question ne concerne pas que la RDC, elle a un point de vu prédominant au regard des impacts qui découlent de ce transfèrement sur chacun des Etats Membres du bassin du Congo. De toutes les initiatives qui ont vu le jour pour essayer de sauver le Lac Tchad, le bassin du Congo se trouve être le plus porche et le plus offrant pour celui qui est stressé et donc celui vers qui on pourrait recourir.

Judith Asina

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