Monsengwo: Ange et démon !

Rédaction Matininfos.net 9 janvier 2018 A La Une, Editorial 2,539 Vues

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, en tout cas on le respecte. L’on n’est peut-être pas en République Islamique d’Iran, mais il est l’autorité religieuse la plus écouté, sinon la plus craint. Le Cardinal, dans un Congo Laïc et multi religieux, a une-t-elle influence que quand il se tait, une certaine presse dit de lui être « acheté » par le régime. Et quand il parle, il ne faut pas être exégète comme lui-même, pour mesurer les paramètres d’un discours qui souffle comme un vent violent.

Longtemps éclipsé, en tout cas effacé de l’arène, revoici Monsengwo qui, comme au lendemain des élections de 2011, ne cesse de défrayer la chronique. Depuis qu’il a dénoncé les résultats « non conformes à la vérité et à la justice » des élections, il aura fallu six ans à l’archevêque de Kinshasa pour sortir de son maquis.

De troubles ayant émaillés la tentative de la révision de la loi électorale en 2015 aux dialogues de la Cité de l’Union africaine puis de la Cenco, en passant par les tueries de Beni au nord Kivu et autres tueries au Kasaï, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont sans que le vieux Laurent ne brisât son silence. Une des rares fois qu’on a vu la silhouette très engagée du Prélat, était de l’autre côté du fleuve, chez son beau-frère Sassou Nguesso, lors des consultations en vue des concertations nationales de 2013.

Voici une semaine déjà que l’homme, coiffé de son béret rouge tel un véritable commando, a levé sa voix pour non seulement condamner une répression brutale de la marche pacifique des laïcs catholiques qui, selon lui, frise la « barbarie », mais aussi pour exiger le départ des « médiocres ».

Ange et démon, Monsengwo Pasinya l’est devenu désormais. Selon que l’on se trouve du côté des gentilles ou des méchants. Mais, Ange ou démon, le Général Laurent ne désarme pas. Une source proche de son État-major l’annonce au front, lors des activités d’envergures à venir. Déjà le 12 janvier prochain, il dira une messe de requiem, en la Cathédrale Notre Dame du Congo, pour toutes les âmes tombées le 31 décembre dernier. Qui vivra, verra…

Papy MALUKU