Dans une vidéo diffusée sur YouTube ce vendredi 23 mai, Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, a fait une apparition très attendue. Plus de quatre ans après son retrait de la vie politique active, Kabila a prononcé un discours de 40 minutes, analysant la situation du pays et appelant à une mobilisation citoyenne autour d’un « pacte national de redressement ».
Une critique frontale du régime Tshisekedi
Dans un ton direct, l’ex-chef de l’État n’a pas mâché ses mots. Il accuse le président Félix Tshisekedi de dérive autoritaire, évoquant une « dictature installée à petit feu » où les institutions sont, selon lui, « réduites à des chambres d’enregistrement ». Il fustige également la gestion du conflit à l’Est du pays, estimant que la crise sécuritaire actuelle est le fruit d’un échec politique autant que militaire.
« La RDC n’a pas besoin de plus d’armes, elle a besoin de vision, de justice, de gouvernance. »
Un « pacte citoyen » en 12 points
Face à ce qu’il qualifie de « crise systémique », Joseph Kabila propose un « pacte citoyen » pour rétablir la cohésion nationale. Parmi les priorités annoncées : la restauration de l’État de droit, la paix à l’Est, l’indépendance de la justice, la réforme des forces armées et l’organisation d’un dialogue politique inclusif.
Ce pacte, explique-t-il, vise à « mobiliser toutes les forces vives de la nation » et à construire une réponse congolaise à la crise actuelle, loin des logiques de dépendance extérieure.
Réponse aux accusations judiciaires
Ce discours intervient alors que le Sénat congolais a récemment levé l’immunité de Kabila, le rendant potentiellement poursuivable pour haute trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en lien notamment avec le soutien présumé au groupe rebelle M23.
L’intéressé a balayé ces accusations, parlant de « mascarade politique ». Il affirme qu’il s’agit d’une tentative de museler l’opposition en pleine débâcle sécuritaire. « Si j’étais complice du M23, la situation serait bien différente », a-t-il lancé.
Un retour qui bouscule les équilibres
Cette allocution pourrait bien redistribuer les cartes dans le paysage politique congolais. Depuis son retour discret à Kinshasa en avril, Joseph Kabila semble reprendre pied sur la scène publique. Certains y voient une volonté de redevenir un acteur central dans la vie politique, voire un potentiel faiseur de rois à l’horizon 2028.
Le débat est relancé : Kabila, artisan de la paix ou stratège du retour ? Ce qui est certain, c’est que sa parole continue de peser.
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