La priorité consiste désormais à améliorer la résilience du système de santé en commençant par l’agrandissement des centres des opérations d’urgence à Mbandaka et Kinshasa. C’est ce qu’a révélé Oly Ilunga, Ministre de la santé, dans sa communication du jeudi 28 juin 2018. Il précise que la fin de l’épidémie sera déclarée lorsque la RDC aura passé 42 jours, soit deux périodes d’incubation, sans notifier de nouveau cas confirmé d’Ebola. Grâce à une rapide mobilisation nationale et internationale ainsi qu’au leadership du Gouvernement dans la coordination de la réponse, l’équipe chargée de la riposte a réussi à la maîtriser en seulement 7 semaines.
Pour le Ministre de la santé, toutes les personnes ayant été en contact avec le dernier cas confirmé d’Ebola ont terminé leur période de suivi de 21 jours sans montrer de signe de contamination. Il s’agit d’une étape importante dans la riposte contre l’épidémie d’Ebola car elle marque le début du compte à rebours pour l’annonce de la fin de la neuvième épidémie d’Ebola en République Démocratique du Congo. La fin de l’épidémie sera déclarée lorsque le pays aura passé 42 jours, soit deux périodes d’incubation, sans notifier de nouveau cas confirmé d’Ebola.
A l’en croire, cette épidémie a été la plus complexe et la plus difficile que le pays ait eu à gérer, principalement parce qu’elle a commencé dans deux zones rurales en même temps et a rapidement atteint une ville de plus d’un million d’habitants directement connectée à Kinshasa, capitale du pays, où vivent plus de 12 millions de Congolais. Toutefois, grâce à une rapide mobilisation nationale et internationale ainsi qu’au leadership du Gouvernement dans la coordination de la réponse, l’équipe de la riposte a réussi à maîtriser cette épidémie à haut risque en 7 semaines. « Cela constitue une véritable réussite dont nous devons tous être fiers », se félicite-t-il. Il indique que la clé de ce succès réside avant tout dans l’efficacité des équipes de surveillance nationales et internationales sur le terrain qui ont fait, et continuent à faire, un travail remarquable. Car, elles ont réussi à identifier et suivre 1.706 contacts qui furent parmi les premières personnes à bénéficier du nouveau vaccin contre Ebola.
En effet, l’utilisation de la vaccination dans cette riposte a indéniablement contribué à briser la chaîne de transmission et contenir plus rapidement le virus. Depuis le début du microplan de vaccination le 21 mai dernier, 3.330 personnes ont été vaccinées et immunisées contre le virus. Jusqu’à présent, les résultats de la vaccination se sont montrés concluants car aucune des personnes immunisées n’a développé la maladie ni expérimenté d’effets secondaires majeurs.
Bien que le pays se dirige vers la fin de l’épidémie, le travail du Ministère de la Santé ne s’arrête pas là. La priorité consiste désormais à améliorer la résilience du système de santé en commençant par l’agrandissement des centres des opérations d’urgence à Mbandaka et Kinshasa. Comme Ebola est un virus dont le réservoir naturel est situé dans la forêt équatoriale, il faut se préparer à la 10ème épidémie. De plus, en raison de la mobilité croissante de la population, il est fort probable que d’autres épidémies surviennent dans des zones urbaines dans le futur. Il faut par conséquent, tirer les leçons de cette réponse et renforcer le système de santé afin qu’il puisse détecter et répondre de manière encore plus efficiente à la prochaine épidémie.
Situation épidémiologique
Au total, 55 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 38 confirmés, 15 probables et 2 suspects. Selon l’équipe de la riposte Ebola, deux nouveaux cas suspects, dont 1 à Bikoro et 1 à Wangata ont été enregistré ; quatre échantillons se sont révélés négatifs.
Toutefois, 24 personnes ont-elles été guéries de la Maladie à Virus Ebola depuis le début de l’épidémie, tandis que le dernier cas confirmé remonte au 6 juin 2018. Et tous les contacts enregistrés sont sortis de la liste de suivi des contacts. Les analyses épidémiologiques ont permis d’identifier des contacts qui vivent dans les zones de santé voisines à Bikoro et Iboko. Ces contacts sont suivis et ont été conseillés de limiter leurs mouvements durant toute la période de suivi qui est de 21 jours.
Judith Asina
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