Gouvernement d’union nationale: Samy Badibanga sous pression

Nommé depuis jeudi dernier par le président Kabila au sommet du gouvernement congolais, le successeur de Matata subit de fortes pressions des acteurs politiques.

Le lundi 21 novembre, le nouveau locataire de la primature a reçu les partis politiques de l’opposition pour discuter de la taille du gouvernement. Ayant raté la primature, l’UNC voudrait avoir une vice-primature. Cependant, ces dispositions ne sont pas dans l’accord. Dommage, les opposants dialogueurs étaient pressés de signer l’accord sans avoir verrouillé certains préalables.

En ce moment, Kamerhe doit négocier son poids politique et non une vice-primature. Certains diraient que ce n’est pas du réalisme. L’UNC se croirait encore au dialogue. Elle oublie que la taille du gouvernement est la prérogative du président de la république et du premier ministre. Si samy Badibanga écoute l’unc, une crise se créerait au sommet de l’État. L’unc pourrait pousser Samy à la faute.

En ce moment, le nouveau premier ministre doit être souple. La période des ministres chantres et danseurs est révolue. Car certains ont chanté, puis dansé pour Kabila, et d’autres ont remis les casques au nom du président de la république sans qu’il ait élection dans le délai constitutionnel.

Tous les opposants dialogueurs, membres de la société civile et consorts s’attendent à un poste ministériel. Quelle sera alors la taille de ce gouvernement d’union nationale? Tenant compte des ambitions des uns et des autres, ce gouvernement risque d’être éléphantesque et budgétivore. L’urgent est de mettre des hommes et femmes capables de produire. Or, le nouveau premier ministre présente plusieurs faiblesses d’ordre intrinsèque, politique et expérience.

Du point de vue intrinsèque, personne ne peut dire avec exactitude ce que samy Badibanga a fait comme étude son expérience dans la gestion de la res publica ou grande firme. Il aurait un diplôme de l’Institut des sciences humaines et sociales de Lausanne. De quelle science humaine a-t-il étudié ? Du point de vue politique: le président Kabila sait pertinemment bien là où l’udps est logée. Il a puisé quelqu’un sans assise. Conséquence, la solution à la crise politique de l’heure est loin d’être trouvée.

Du point de vue expérience : samy Badibanga n’a été qu’administrateur d’entreprise. De quelle taille d’entreprise s’agit-il? Même pas une entreprise de la trempe de CAA. Il aligne autant de faiblesses pour être l’homme de la situation. Plusieurs avertis disent déjà qu’il n’aura pas élection en avril 2018. En ce moment où le pays traverse une crise économique très grave, samy Badibanga doit éviter de mettre sur place un gouvernement budgétivore.

Cependant, cela ne lui sera pas une tâche facile en observant la classe politique congolaise des assoiffés du pouvoir pour le pouvoir.

Joël Nzamps