Le Rassemblement de l’opposition maintient sa marche pacifique programmée mardi 19 décembre sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. A Kinshasa, le gouverneur l’interdit alors que la police promet de disperser des attroupements. C’est le sujet principal que développe la presse congolaise.
Dans une lettre de réponse à Jean-Marc Kabund, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, dit ne pas pouvoir prendre acte de la marche de l’opposition du Rassop/Limete prévue pour ce mardi 19 décembre 2017, indique Dépêche.cd.
André Kimbuta justifie son refus par le fait que «la CENI a déjà fixé l’opinion sur la date de la tenue des élections par la publication du calendrier électoral. Je constate donc que la préoccupation de la manifestation a été rencontrée», écrit le gouverneur cité par Depeche.cd.
Actualité.cd reprend la même information et rappelle que quarante-huit heures avant, Félix Tshisekedi avait pourtant confirmé la tenue de cette marche dite de «sommation».
«Prenez au sérieux cette marche de sommation. Sortez massivement ! Je serais avec vous. Ils ont peur. C’est une question de quelques jours. Mardi 19 décembre. Notre point de ralliement, c’est l’échangeur de Lemba. N’ayez pas peur. C’est le peuple qui est souverain (…)», affirmait le président du Rassemblement, au cours d’une matinée politique.
Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta n’autorise pas la marche de l’opposition, renchérit Politico.cd. Le site précise que le chef de l’exécutif provincial appelle le commissaire provincial de la police nationale congolaise/ville de Kinshasa et les bourgmestres des communes concernées «de veiller à l’exécution» de sa décision contre cette marche.
Ce qui fait croire à 7sur7.cd que l’on devra s’attendre à une répression de la marche de l’opposition du Rassemblement. Pour le site d’informations en ligne, donner l’ordre au patron de la police de Kinshasa de faire respecter sa décision portant interdiction de la marche du Rassemblement prévue le mardi 19 décembre, « veut dire en clair: réprimer».
Analysant la réponse du gouverneur André Kimbuta, L’Avenir projette déjà l’échec du Rassemblement.
Quand l’autorité provinciale interdit, l’échec est prévisible. Même face à un entêtement, la loi s’occupe des récidivistes. Une Police bien en place pour mettre hors d’état de nuire tous les malfrats. Des résidences des organisateurs bien encerclées pour éviter le débordement par leurs militants, fait constater le quotidien qui accuse les organisateurs de la marche de «tenter de paralyser la ville».
Mais les Kinois s’en moquent. Il faut travailler, car c’est déjà la fin de l’année. Malheureusement, ces gens qui réclament les élections toujours pour ce 31 décembre, interdisent aux Congolais de fêter la fin de l’année, mais plutôt le départ d’un président de la République qui n’attend que les élections pour procéder à une passation de pouvoir dans la paix et la tranquillité, démocratie oblige, ajoute le tabloïd.
«S’il a été clairement dit que le Rassemblement organise la marche de ce mardi pour revendiquer la tenue des élections, conformément à l’Accord politique du Centre Interdiocésain, alors André Kimbuta n’a pas tort de ne pas en prendre acte», argumente Forum des As, qui rappelle qu’il existe un calendrier électoral sur lequel sont rivés les yeux des Congolais. « Même si cet échéancier n’avait pas existé, serait-il plus réaliste, à exactement deux semaines de la fin de l’année 2017, de réclamer l’organisation du scrutin avant le 31 décembre en cours ? », s’interrogent le quotidien.
Tout en reconnaissant au RASSOP la liberté d’opinion et de manifestations, des observateurs avertis estiment, cependant, que la plateforme de l’opposition née à Genval, ferait mieux de trouver des raisons valables, que l’organisation des élections selon l’Accord du 31 décembre 2016. «Cette requête parait quelque peu anachronique», conclut le journal.
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