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Election des sénateurs : Vivement la restructuration de la CENI et la réforme du fonctionnement de la justice

Les chercheurs de l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) craignent que les manifestations publiques qui ont perturbé la sécuritaire causée par des manifestants contre des résultats à l’élection des sénateurs ne deviennent plus violentes. Car, la pression populaire qui était focalisée sur la personne du Président de la République d’antan, risque de s’éparpiller vers des dirigeants qui seront perçus, à tort ou à raison, comme obstruant une vie normale dans la paix, la sécurité et la justice sociale.

Dans un communiqué, l’IRDH a réagi aux événements issus de l’élection des sénateurs ayant provoqué manifestation des militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) contre des résultats causant mort d’homme et d’énormes dégâts matériels, à Mbuji-Mayi, Kinshasa et Lubumbashi. Ainsi, condamne-t-il l’usage de la violence politique et recommande que les présumés coupables soient déférés urgemment devant la justice et que les victimes soient indemnisées.

Pour cette OSC qui lutte dans la promotion des droits humains, la manipulation du vote des sénateurs a été dénoncée par plusieurs personnalités, officiellement ou à titre privé. Par exemple, dans leur lettre du 15 mars 2019, sept candidats sénateurs du Kasaï-Central dont le Prof. Mabi Mulumba, demandaient l’annulation du vote, à cause de la corruption. Une interpellation qui correspond aux inquiétudes de Monsieur Flory Kabange, Procureur Général près la Cour de cassation adressées, le 09 mars dernier, à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et celles exprimées, le 22 février 2019, par le Prof. Luzolo Bambi, Conseiller Spécial en matière de lutte contre la corruption.

En effet, il revient à l’évidence que l’élection au suffrage indirect des sénateurs a donné une large victoire au regroupement politique Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien Chef de l’Etat. Cela,  contrairement au vote direct qui avait permis au peuple de rejeter son candidat à la présidentielle, en guise de sanction contre la tentative de révision de la Constitution et de la loi électorale, pour une pérennisation au pouvoir.

Recommandations

L’éloignement dudit scrutin de la surveillance citoyenne et l’impunité de la dénonciation de la corruption, ont permis aux individus honnis de rentrer au Senat, au détriment de ceux qui seraient perçus comme incarnant le changement voulu par le peuple.

Pour sauver les meubles, les chercheurs de l’IRDH préconisent plusieurs mesures urgentes. Il s’agit notamment de la restructuration de la CENI, dans la plus grande transparence, pouvant permettre aux nouveaux animateurs d’appliquer scrupuleusement les lois existantes. Il y a également la réforme du fonctionnement de l’appareil judiciaire et son financement conséquent, afin de permettre aux magistrats compétents d’investiguer et réprimer toute dénonciation de corruption liée aux élections. Au-delà de cela, il faut mettre sur pied des mécanismes conformes à l’article 5 de la Constitution, portant sur un contrôle rigoureux de l’effectivité, la fonctionnalité et la contribution des partis politiques à l’éducation de la population.

Opposants et FCC corrompus

En effet, l’IRDH constate que le FCC a gagné le jeu politique dont il avait fixé les règles que les autres politiciens suivent religieusement, conformément au real politik. Il se projette dans le futur de la scène politique, un schéma classique verrouillé par des mécanismes de gestion taillés sur sa mesure. L’opposition politique, en manque de stratégie, se limite à jouir des retombées de la grogne sociale et des revendications politiques contre le leadership du régime déchu. Elle agit au moindre effort, profitant des manifestations de la société civile dont le Comité Laïc de Coordination (CLC), des mouvements citoyens et des ONG des droits de l’Homme. Des opposants, autant égoïstes et corrompus que ceux du FCC, se réclament avoir gagné des élections, chacun individuellement, sans avoir éduqué la population à travers des partis politiques tel que leur recommande l’article 5 de la Constitution. Ce qui explique qu’un scrutin dépourvu de la surveillance citoyenne, demeure sous l’emprise de la machination politicienne.

Judith Asina

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