Un Congolais, M. Carrel Mpotiyolo, dit qu’il a reçu des menaces de mort et qu’on a essayé de l’intimider après qu’il a porté plainte contre un groupe de jeunes, qu’on pense être des membres d’un gang de rue, les fameux kulunas. Les faits se seraient passés au commissariat de police de la Gombe, pendant une procédure judiciaire en cours.
Selon M. Mpotiyolo, le 6 février 2025, il a déposé sa troisième plainte à la police de Kinshasa, signalant des actes de violence, des agressions physiques et de gros problèmes dans son quartier. Suite à ça, la police a fait une opération le 25 février et a arrêté plusieurs suspects.
Mais les choses ont mal tourné lors d’une audition où il était présent en tant que plaignant.
Tentative d’intervention signalée
Pendant cette procédure, M. Mpotiyolo raconte qu’un officier général de la Garde Républicaine est arrivé à l’improviste avec deux personnes. Ils auraient essayé de s’en mêler, en demandant la libération d’un des accusés, qu’ils ont présenté comme le fils d’un conseiller important du Conseil national de la cyberdéfense, dirigé par Jean Bukasa.
« Ils ont essayé de me convaincre de retirer ma plainte ou, au moins, de ne pas trop insister », explique M. Mpotiyolo. « Comme j’ai refusé, le ton est monté et j’ai reçu des menaces claires. »
« Tu ne t’en sortiras pas vivant »
Selon ses dires, les menaces étaient très claires : « Ils m’ont dit que je ne sortirais pas vivant de cette affaire », dit-il, encore choqué.
Il ajoute que ceux qui l’ont menacé ont tenu des propos discriminatoires à caractère ethnique : « L’un d’eux a laissé entendre que personne ne pleurerait un Rwandais de plus. »
Si c’est vrai, ces paroles sont très graves pour des membres des forces de sécurité, car cela porte atteinte à la justice et à la sécurité des citoyens.
Une affaire qui montre des problèmes inquiétants
Cette affaire pose des questions importantes sur l’indépendance de la justice en République démocratique du Congo, et sur les risques que prennent les citoyens qui osent dénoncer des crimes. Jusqu’à présent, ni la Garde républicaine, ni le Conseil national de la cyberdéfense n’ont fait de déclaration officielle, malgré ces accusations.
Demande de protection pour les plaignants
Bien décidé à continuer par la voie légale, M. Mpotiyolo annonce qu’il va déposer une nouvelle plainte, cette fois pour menaces, intimidation et tentative d’entrave à la justice. Il demande aux autorités compétentes de faire une enquête impartiale et de garantir sa sécurité.
« Je suis un citoyen congolais, je crois en l’État de droit. Ce que je demande, c’est simple : que la justice fasse son travail, sans pression, sans intervention, peu importe le statut social ou militaire des personnes impliquées », a-t-il déclaré à notre rédaction.
Violence urbaine et méfiance
Il faut savoir que Kinshasa est souvent touchée par des violences urbaines impliquant des bandes armées locales, comme les kulunas. Même si les autorités multiplient les opérations de sécurisation, certains accusent des délinquants d’être de mèche avec des membres des forces de l’ordre.
Les ONG de défense des droits humains demandent aussi une réforme complète du système judiciaire, la protection des témoins, et que les politiques et les militaires arrêtent de se mêler des affaires civiles.
Dans ce climat tendu, le cas de M. Mpotiyolo pourrait bien être un test pour la justice congolaise et montrer si l’État est capable de protéger ses citoyens contre l’intimidation, d’où qu’elle vienne.
La Rédaction
Avez-vous aimé l'article? Partagez et Laissez votre commentaire