Maintien de son meeting ce samedi sur la place triomphal : le Rassemblement décide de braver l’interdit de Kimbuta au nom du respect de la constitution

Que va-t-il se passer ce 05 novembre à Kinshasa ? Il serait hasardeux de prédire ce qui va arriver.

Dans un communiqué diffusé le 25 octobre 2016, le Conseil des Sages du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement annonçait qu’un meeting populaire se tiendrait le samedi 5 novembre 2016 à 11 heures sur la place du Boulevard Triomphal à Kinshasa.
Ce meeting sera animé par monsieur Étienne TSHISEKEDI, le Président du Conseil des Sages du rassemblement. Ce sera pour fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les enjeux politiques de l’heure.

Quels sont ces enjeux ? Ayant analysé la situation politique de l’heure, nous en avons épinglé trois, à savoir :

1. L’organisation ratée de la présidentielle congolaise dans le délai constitutionnel
2. La fin controversée du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila
3. Le dialogue de la cité de l’UA et ses recommandations.

Si le régime sortant avait bien fait son travail depuis 2012, au jour de ce meeting, la RD Congo serait en pleine campagne électorale pour la présidentielle. Or, la tenue du dialogue fruit d’un plan savamment peaufiné a débouché au renvoi des premières élections au-delà de mars 2018. Ce qui a octroyé au Président Kabila une rallonge de 15 mois, en violation flagrante de la constitution. Monsieur TSHISEKEDI y reviendra, certainement.

Du refus des autorités urbaines et de la persistance du Rassemblement

Apres les événements macabres du 19 et 20 septembre courant, le Gouverneur de la ville province de Kinshasa avait pris une décision de suspendre toute manifestation politique publique jusqu’à nouvel ordre. Dans un entretien accordé aux journalistes congolais communément appelés  « équipe nationale », ANDRE KIMBUTA avait maintenu sa position. Entre temps, le Rassemblement hausse le ton et maintient son meeting ce 05 novembre. La ligue des jeunes du Rassemblement, par la bouche de José Kadima, vendredi a galvanisé les militants et pris des dispositions pour la réussite de cette manifestation.

Les organisations internationales de droit de l’homme ont aussi à leur tour haussé le ton, pour rappeler le pouvoir en place à respecter scrupuleusement les lois fondamentales de la République; et ce, sans succès.

En lieu et place du silence, la police de son côté est intervenue par l’entremise de son porte parole, le colonel MWANAMPUTU en promettant de prendre de mesure nécessaire pour exécuter la dernière décision du Gouverneur de la Ville interdisant toute manifestation publique à caractère politique. Le commissariat général de la PNC a rassuré faire respecter cette mesure du 22 septembre, rappelée récemment par le vice-gouverneur le 31 octobre. Aucun attroupement ne sera autorisé sur les points stratégiques, carrefours et place publique, lit-on dans le communiqué signé par le colonel Pierrot MWANAMPUTU. Pour la police, aucun acte bravant les décisions de l’autorité ne sera toléré. Raison de cet appel à la population à vaquer librement à ses occupations.

Dans ce contexte comment les kinois passeront ce week-end ?

Avec la présence des éléments de la police dans tous les points chauds de Kinshasa, les kinois vivront dans une psychose totale car ils gardent encore à l’esprit les tueries à outrance du 19 et 20 septembre dernier. Conséquence logique, la journée de samedi risquerait de se ressembler à une ville morte.

Dans l’avant midi, beaucoup de kinois resteraient dans leur domicile respectif pour vérifier la situation de la ville par téléphone dans les différentes communes populaires où plusieurs cas de banditismes se commettent. Les réseaux sociaux seraient aussi fortement utilisés pour savoir ce qui se passerait dans les rues de la capitale kinoise.

Si la situation est calme vers midi, la circulation pourrait revenir normalement cependant, de tout ce qui précède, il appert clairement que ce samedi ne serait pas comme les différents samedis, tel qu’observé à Kinshasa.

Ci dessous, le communiqué du rassemblement du 4 novembre 2016.

Joel NZAMPUNGU