Bwansa Stephen

Massacres de Beni, Refoulés d’Angola : Stephen Bwansa contre la déstabilisation du processus électoral

Il croit à la tenue des élections le dimanche 23 décembre 2018, conformément au calendrier de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Dans un entretien accordé à votre site d’information, Stephen Bwansa, Secrétaire Provincial (Prosec) du PPRD/Chine ne veut pas aller dans la précipitation dans l’affaire des congolais refoulés d’Angola tout comme les attaques de Beni. Car, les ennemis de la RDC pourraient en profiter pour déstabiliser le processus électoral en cours.

Ci-dessous l’intégralité de l’interview :   

Vous êtes Prosec du PPRD/Chine. Que dites-vous des tueries à répétition dans la partie orientale de la RDC, précisément à Beni. Que doit faire le Gouvernement congolais pour mettre fin à ces massacres ?

Merci madame pour votre question. D’abord j’en profite pour présenter les condoléances à toutes les familles éprouvées à Beni et partout à travers la République. Nous condamnons ces massacres qui ont refait surface sur notre territoire. En ce qui concerne la solution, c’est une question qui relève de la sécurité de l’Etat. Le chef de l’Etat connaissant ses stratégies, a déjà mis en place ce qu’il faudra faire pour mettre fin à cette terreur.

Dr. Denis Mukwege est le premier congolais qui a reçu le prix Nobel de paix. Il y a un sénateur, en la personne de Mokonda Bonza qui a exprimé les vœux de voir les deux chambres du parlement l’inviter pour être félicité officiellement. Quelle est votre réaction ?

D’abord, nous voulons que la paix revienne chez nous en RDC. Nous comprenons parfaitement le souci de cette révolte intérieure qui manifeste l’indignation de ce qui se passe au niveau régional. Mais, il est que nous sommes liés à des traités internationaux que nous devons respecter. Chose qui se fait depuis que le Chef de l’Etat est au pouvoir. Et nous sommes un peuple respectueux ! Voilà pourquoi nous devons tenir compte des respects des lois pour que l’ennemi, soit ceux qui vont à l’encontre des principes des textes reviennent à la raison.

Des milliers des congolais sont expulsés d’Angola. Le Gouvernement s’en plaint et accorde deux mois aux étrangers qui ne sont pas en ordre. Pourquoi cette léthargie ?

Moi je pense que tout ce qui se fait aujourd’hui a été préparé et ce qui se fait maintenant entre dans la phase d’exécution. Si nous voulons donner une réponse durable, nous devons également étudier minutieusement tous les contours pour ne pas fragiliser ce qui se met en place maintenant, principalement notre processus électoral. On ne sait si ce sont les ennemis du Congo qui veulent combattre notre démocratie, puisque nous irons bientôt aux élections. Le peuple qu’on a renvoyé, vont-ils voté ou pas, alors que l’enrôlement a déjà pris fin ? Nous devons étudier ce contour pour sauver le processus et protéger nos frères qui sont de retour.

Louise Mushikiwabo, ancienne ministre rwandaise des affaires étrangères vient d’être élue secrétaire générale de la francophonie. Pourquoi selon vous, la RDC est aphone à ce sujet ?

Je pense que la francophonie est un conglomérat des états qui parlent français. Et cette candidature a d’abord été appuyée par le président français et la plupart de pays africains l’ont suivi. A mon avis, la RDC ne pouvait pas faire autrement et comme il fait également parti des membres de la CIRGL, ce vote a respecté le principe interne. La position de la RDC ne pouvait rien changer la donne.

N’est-ce pas là une menace pour la RDC ?

Moi je pense que c’est plutôt une menace pour la France de la voir devenir demain un pays anglophone ! Nous en RDC, en dehors du français nous avons nos quatre langues nationales et si ce vote se faisait par rapport au swahili, lingala, kikongo ou Tshiluba, on se sentirait menacé.

En RDC, les élections sont attendues le 23 décembre 2018. Alors qu’une bonne partie de l’opposition s’oppose à la machine à voter, la majorité au pouvoir la soutient. Que tramez-vous avec la CENI ?

C’est étonnant d’entendre cela de votre bouche. Je ne m’imaginais pas que vous devriez voir les choses de cette manière. Nous ne soutenons pas la CENI mais les élections. Si la CENI est l’organe technique qui organise les élections, nous devons lui demander de respecter cette date. Il y a une différence entre appuyer la CENI et appuyer les élections. Nous soutenons les élections un point, c’est tout.

Il se pose un problème de financement. Environ 122 millions USD n’ont pas encore été décaissé à la CENI, alors que nous sommes à moins de deux mois des élections. Croyez-vous qu’elles auront lieu, surtout qu’une marche est en vue pour refuser la MAV ?

J’ai toujours cru à la tenue des élections. Le PPRD croit aux élections et le FCC à travers le directeur du cabinet du Chef de l’Etat a dit être prêt pour cela. Pour ce qui est du financement, nous, comme l’opposition devrions faire confiance au Gouvernement. L’opposition devait songer plutôt à aller aux élections que des échappatoires. Qu’est-ce que je peux penser de ce qu’une autre famille politique soit en train de préparer une marche contre la machine à voter soit-elle? Ce n’est pas ma famille. Si elle prépare sa marche, que cela se fasse conformément à la Loi. Je n’ai ni regret, ni quoi que ce soit.

Au cas où il n’y a pas d’élections le 23 décembre ?

Pour nous le PPRD et FCC, il y en aura. Si non, il faudra chercher les vraies raisons de la non-organisation de ces élections et trouver les auteurs.

Propos recueillis par Judith Asina

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