Une vue aérienne du Barrage Inga en RDC
Une vue aérienne du Barrage Inga en RDC

RDC: Des organisations réclament la suspension du projet du barrage Grand Inga III

«Le projet étant sous le contrôle direct de la présidence de la République, il est caractérisé par un manque total de transparence et n’est soumis à aucun contrôle », déplorent ces Organisations de la Société Civile (OSC), quarante au total. Elles relèvent la nécessité d’un moratoire pour s’assurer Inga III bénéficie à la population et ne viole pas ses droits.

Pour ces organisations, les négociations pour le projet du barrage hydroélectrique d’Inga III en République Démocratique du Congo sont opaques et non participatives. Ledit barrage, fait partie du complexe « Grand Inga » plus large qui augmenterait massivement la production d’énergie hydroélectrique sur le fleuve Congo dans la province du Kongo Central, à l’ouest du pays. Avec une capacité estimée à plus ou moins 10.000 mégawatts, il pourrait aider à réduire de manière significative le déficit d’électricité en RDC et dans une grande partie de l’Afrique.

En effet, un consortium conjoint chinois et espagnol est en négociation avec le gouvernement concernant sa proposition pour construire Inga III, un projet dont le coût est estimé à environ 13,9 milliards de dollars. Ces OSC regrettent qu’aucun contrat formel n’ait encore été signé.

Les organisations craignent que tout engagement pris par les autorités actuelles pour faire avancer le projet Inga III dans le contexte actuel puisse être préjudiciable à la population congolaise. Cela, entendu que le projet se trouve sous le contrôle direct de la présidence de la République, caractérisé par un manque total de transparence et n’est soumis à aucun contrôle. Les organisations signataires expriment leurs inquiétudes concernant la corruption pratiquée à grande échelle, bien documentée dans la mise en œuvre d’autres accords similaires, notamment d’infrastructure ou d’exploitation minière, et le manque de véritable dialogue avec les communautés touchées par le projet d’Inga.

« Un projet aussi vaste que celui de la construction du barrage Inga III requiert des préalables, dont l’amélioration de la gouvernance participative, la résolution des problèmes précédents en rapport avec Inga I et II, la réalisation de bonnes études d’impacts environnementaux et sociaux, et la présence de dirigeants politiques légitimes prêts à prendre des décisions en faveur du pays», a déclaré Emmanuel Musuyu, secrétaire technique de la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et l’action publique (CORAP).

Ces OSC regrettent que selon l’accord conclu en 2013 entre les gouvernements congolais et sud-africains, 2.500 MW sur 4.800 MW attendus du projet initial d’Inga III doivent être exportés vers l’Afrique du Sud. Le solde de 2.300 devrait être reparti en raison 1.300 MW pour l’industrie minière de l’ex province du Katanga et 1.000 autres livrés à la Société Nationale d’Électricité (SNEL), selon la Banque mondiale et d’autres sources. Dans un communiqué conjoint publié le 10 août 2018 à   l’issue de leur rencontre, les présidents Kabila de la RDC et Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud ont évoqué des avancées positives dans les négociations en vue de la finalisation du projet Grand Inga. Ces OSC estiment qu’un tel arrangement ne permettrait pas de satisfaire le droit d’accès à l’électricité de la population congolaise. Et ce, entendu que 15 à 17 % de la population aurait un accès régulier à l’électricité aujourd’hui, selon des estimations du gouvernement congolais. Ce qui pousse beaucoup à croire que ce chiffre est en réalité bien plus bas. Car les abonnés de la Société Nationale d’Electricité (SNEL) témoignent que même dans les zones connectées au réseau électrique national, la fourniture d’électricité n’est pas régulière et se caractérise par des coupures quotidiennes, souvent pour plusieurs heures de suite, avec une facturation forfaitaire.

Judith Asina

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