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FONDATION PANZI

RDC : La fondation Panzi a pris en charge 3.606  survivants de Violences sexuelles en 2018

Le rapport de la fondation Panzi 2018 indique que 3.606 survivants des violences sexuelles ont été pris en charge en ce qui concerne le pilier médical. C’était à travers les activités d’une prise en charge médicale directe et indirecte ; la collaboration avec  l’hôpital général de référence de Panzi et appui à l’Hôpital de Panzi ; l’assurance des soins médicaux généraux à toute la population à travers des interventions ponctuelles d’urgence via  deux projets afin de répondre aux besoins des populations qui continuent à subir les affres des conflits armés, dans l’Est de la RDC.

La prise en charge médicale directe s’est effectué à travers les activités de deux  centres  hospitaliers,  Bulenga  (dans  la  zone  de  santé  de  Minova)  et  Mulamba (dans la zone de santé de Walungu), construits de façon réduits sur le modèle de l’Hôpital de Panzi quant aux services de prise en charge holistique qui y sont dispensés.

Au  total,  5.727  cas  ont  été  pris  en  charge  dans  les  deux  centres  hospitaliers  parmi  lesquels  4138  de  pathologies  générales,  dont  le  paludisme,  la  fièvre  typhoïde,  le diabète déséquilibré, les infections urogénitales, la gastroentérite et la malnutrition qui sont les pathologies dominantes.

223  survivantes  de  violences  sexuelles  y  ont  été  prises  en  charge  dont  134  ayant  consulté dans  le  délai  des  72  heures  et  ayant  donc  pu  bénéficier  du  kit  Prophylaxie  Post-Exposition  (PEP). il y a eu également 1.366 accouchements dont 326 par césarienne, soit 24 % d’accouchements par césarienne, un taux  élevé  s’expliquant  par  les  références  tardives  des  cas  de  dystocies  provenant  des centres  de  santé.  Une situation  exige  impérativement  la  formation/recyclage  des prestataires au sein des fonds sanitaires

Aussi,  la fondation a-t-elle opéré la distribution et le pré positionnement des kits PEP dans les structures médicales pour les zones de santé de Lemera, Nyangezi et Walungu. Au total, 749 kits (PEP) ont été remis à 16 structures sanitaires pour 549 servis. 2.170 survivantes de violences sexuelles ont été reçus au  sein  des  structures  et  seules  550  survivantes  de  violences  sexuelles  se  sont  présentées dans le délai des 72 heures.

Au-delà de cela,  des  campagnes  de  réparation  chirurgicales  de  fistules  et  prolapsus ont eu lieu dans  les  zones  de santé de Lulingu, Shabunda, Fizi, Kimbi-Lulenge, Kaniola, Minova.  A cet effet, 16 femmes porteuses de fistules urogénitales ont été opérées et 171 souffrant de prolapsus génitaux.  Ces  missions  de  réparations  visaient  également  la  formation  pratique  de  14 médecins et 8 anesthésistes dans leurs structures respectives, après leur formation de 3 mois à l’Hôpital de Panzi.

Prise en charge médicale indirecte

Cette opération s’est effectuée à travers des contrats de prestation de services via des  partenariats  signés  avec  d’autres  structures  médicales  rurales  qui  apportent  des  soins médicaux  aux  bénéficiaires  de  la  Fondation  Panzi  moyennant  paiement  de  leurs  factures mensuelles par la Fondation Panzi dans différents projets.

Il s’agit notamment du  projet Tushinde   dont les contrats de partenariat ont été signés avec des structures médicales dans les zones de santé de Bunyakiri, Nyangezi et Katana.  Au  total,  579  patients  SVS  ont  été  prises  en  charge,  dont  438  adultes  et  141  enfants  de moins de 18 ans. De ces malades, 129 ont été traités pour Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et 39 ont adhéré à l’une des méthodes de planning familial disponibles dans les fonds sanitaires.

De son  côté, le  projet  de  réinsertion  socio-économique  des  enfants  et  professionnelles  du  sexe  vivant autour des mines artisanales à Luhwindja et Kamituga  effectué sur base des contrats de partenariat signés avec 6 centres de santé, 2 hôpitaux généraux de référence (Kamituga et Ifendula) et les bureaux centraux de 2 zones de santé (Mwana et Kamituga).

Au  total,  1000  personnes  ont  bénéficié  de  soins  pour  différentes  pathologies  et   des femmes ont adhéré à l’une ou l’autre méthode de planification familiale.

17.307  personnes  ont  bénéficié  de  soins  médicaux  à  travers  les  différentes  structures sanitaires  appuyées  par  la  Fondation  Panzi.

Collaboration avec  l’hôpital général de référence de Panzi

Au  total  138 survivantes  de  violences  sexuelles  ont  été  admises  et  soignées  à  travers  le  Projet d’Appui  au  Centre  d’Excellence  dont  100 %  se  sont  présentées  dans  le  délai  des  72 heures  après  le  viol.  Elles  étaient  toutes  éligibles  au  kit  de  Prophylaxie  Post-Exposition (PEP).

En plus, 127 fistules urogénitales ont été opérées dont 116 prises  en  charge  par  les  deux  projets  ci-haut  cités.  Le  taux  de  guérison  est de 85%, soit 101 fistules fermées. Parmi les malades figurent ceux provenant de diverses provinces de la RD Congo. Et, 655 patientes souffrant de prolapsus génitaux ont bénéficié de chirurgie réparatrice sur un total de 660 cas opérés; avec un taux de guérison de 99% (648 patientes), les 7 autres  ayant présenté une incontinence urinaire résiduelle et étant en réadaptation à travers une physiothérapie.  Les malades opérées provenaient de diverses provinces de la RDC.

De ces 782 patientes ayant bénéficié d’une chirurgie réparatrice d’invalidités urogynécologiques, 67 patientes étaient des survivantes des violences sexuelles (soit 9% des malades opérées). 35 patientes ont été diagnostiquées VIH+ et référées au service de prise en charge des personnes vivant avec le VIH de l’Hôpital de Panzi.

46 patientes ont adhéré à l’une ou l’autre méthode de contraception au sein du Service de Planification Familiale.

Assurance des soins médicaux généraux ponctuels

Ici, il était question du projet d’Urgence de réponse humanitaire aux violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG) auprès des populations déplacées internes, retournées et autres communautés hôtes au Sud-Kivu financé par Norwegian Church Aid. Au total 107 survivantes de violences sexuelles ont reçu une assistance médicale dans les deux zones de santé du projet dont 29 cas pour la zone de santé de Fizi et 78 pour la zone de santé de Kimbilulenge. De ces 107 survivantes reçues, 18,7 % (20 cas) sont arrivés dans l’une ou l’autre structure de santé avant 72h.

De l’autre côté figure le Secours d’Urgence aux populations affectées par les viols massifs au Sud-Kivu qui est un projet initié par la Fondation Panzi/RDC afin de répondre aux besoins des populations qui continuent à être victimes des conflits armés et des violences sexuelles à l’Est de la RDC. Ce, afin de se substituer aux structures pillées ou détruites et de rapprocher les services « One Stop Center » de prise en charge du Modèle de Panzi.

Ces services, dans le contexte de ce projet, sont adressés aux populations victimes de viols collectifs.  112 patients ont été pris en charge médicalement. Parmi eux, 63 survivants de violences sexuelles âgés de 10 à 75 dont un homme âgé de 40 ans. Certaines victimes ont été violées par 6 assaillants en même temps laissant donc des dégâts physiques très graves.

A Mwenga (Kitutu) particulièrement, une intervention a été administrée à une femme enceinte de moins de 30 ans dont les organes génitaux ont été brulés à l’eau bouillante par son mari. Ce cas grave de violence conjugale est assimilé aux urgences de violences basées sur le genre. La gestion de cette brulure a dépassé le plateau technique disponible à l’Hôpital Général de Kitutu qui, par le  Bureau du Genre, Famille et Enfant, a eu recours à la Fondation Panzi afin d’obtenir une meilleure prise en charge de la survivante qui a regagné son village, guérie, après référence en justice.

A Kananga dans le Kasaï central par ailleurs, le service de gynéco-obstétrique de l’HGR continue d’accueillir des cas de violences sexuelles en provenance de la ville de Kananga et des territoires. Le Kassaï étant une province éloignée du siège de l’Hôpital de Panzi, la Fondation Panzi a estimé qu’il fallait former des équipes médicales et policières sur place à Kananga afin de renforcer leurs capacités de réponse localement. Entre le 9 et le 15 novembre 2018 il a été formé 40 prestataires dont 15 femmes sur la prise en charge et la réponse aux violences sexuelles en situation de conflits.

Des médecins, des infirmiers, des magistrats, des avocats, des officiers de police judiciaire et des animateurs d’ONG ont été outillés sur la collecte, la documentation, l’analyse et la conservation des éléments de preuves physiques et médico-légales des cas d’agressions sexuelles.

Judith Asina

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