La troisième édition du forum national des Ministres et Chefs des Divisions du Genre en RDC se déroule depuis mercredi 12 juillet 2017 à Kinshasa. Au nom du Premier Ministre, c’est Lisanga Bonganga, Ministre des Relations avec le Parlement qui a lancé ces travaux qui se clôturent mercredi 14 juillet. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée salon Congo du Pullman à Kinshasa en présence de plusieurs partenaires, notamment le Fonds des Nations Unies pour la Population (UFPA) et l’Onu-femme.
Au moins 73 personnes, hormis les experts externes, les PTF et bailleurs de fonds, prennent part à ce forum. Comme pour les deux premières éditions, ce forum constitue un espace de dialogue et d’harmonisation entre le niveau national et provincial en vue d’améliorer l’interaction entre ces deux niveaux. Cela, dans le but de faciliter la mise en place d’un mécanisme institutionnel qui permette d’impulser une vision nationale coordonnée en ce qui concerne l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Chantal Safu, Ministre du Genre, Famille et Enfants a basé son discours sur le thème du mois de la femme de cette année : ensemble pour la parité 50/50 à l’horizon 2030, investissons dans le travail descend. A cet effet, dit-elle, plusieurs efforts ont été et sont en tains d’être réalisés pour concrétiser cet engagement, notamment la capitalisation des instruments juridiques régionaux et internationaux parmi lesquelles, la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes ainsi que la résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU.
Au-delà de cela, la RDC a renforcé un arsenal juridique en tenant en compte l’égalité homme-femme, particulièrement dans la Constitution du 18 février 2006, à travers les Lois portant organisation et fonctionnement des partis politiques, celle ayant trait au financement des partis politiques. Plus récemment, c’est la loi numéro 15/013 du 1 mai 2015, portant modalité d’application du droit de la femme et de la parité. A cela s’ajoute la loi du 15 juillet 2016 modifiant et complétant celle du 1er août 1987 portant code de la famille.
Pour concrétiser la volonté politique, le ministère du genre a élaboré la politique national genre en 2009. A partir de celle-ci, des stratégies spécifiques ont été élaboré. Il s’agit surtout de la stratégie d’intégration genre, dans les politiques et programmation de développement du pays. Ce qui fait qu’avec l’appui des partenaires, des nombreux programmes ont été élaborés.
Cependant, la coordination et le suivi de mise en œuvre de ces programmes exigent la mise en place d’un mécanisme institutionnel coordonné de la promotion de la femme et de l’égalité de sexe. C’est le sens des assises de 3 jours pour lesquelles, dans les deux précédentes éditions, les participants ont réclamé de la pérenniser et de l’institutionnaliser.
Elle souhaite que ce forum sorte des recommandations réalistes et réalisables, principalement un comité de suivi de la mise en œuvre de toutes ces recommandations. De même, elle invite les ministres et chefs de division provinciaux en charge du genre à réfléchir sur les mécanismes devant assurer une plus grande implication technique et financière du Gouvernement central et provinciaux à la tenue de ce forum.
Appel à la représentativité de la femme
La représentante de l’ONU-femme a indiqué que la RDC est face à diverses crises au moment de la tenue de ces assises. C’est le cas de la situation dans le Grand Kasaï, le Tanganyika, les Nord et Sud-Kivu. Dans le domaine politique, le pays est engagé dans son 3ème cycle électoral avec actuellement l’enrôlement des électeurs en cours. Dans ce domaine, le défi de la représentativité et de la participation des femmes sont énormes, spécialement par rapport à la non-application des mesures de facilitation et l’absence des mesures contraignantes pour animer un débat sur les listes des partis politiques. Ce qui nécessite une grande attention du Gouvernement en général et des ministères en particulier.
Entendu qu’avec environ 9 % de femmes à l’Assemblée Nationale et 5 % au Sénat, la RDC se classe 178ème en matière de représentativité des femmes. Au niveau provincial, cette représentativité pose problème par rapport au quota voulu. En matière de sécurité, les femmes sont exposées à des violences sexuelles. Au social, la mortalité maternelle et infantile, la question de la scolarisation des filles pose problème. Ce qui doit interpeller plus d’une personne. Raison pour laquelle, elle appelle à être vigilants sur la situation des femmes et des filles. Car, le processus électoral est une opportunité pour la promotion de la participation des femmes. Ainsi, sollicite-t-elle l’implication de tous les participants afin de poursuivre ces intentions.
Judith Asina
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