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RDC-Société Civile/Huit ans après: l’exil, l’alternative pour des activistes indépendants, membres, défenseurs des DH et responsables communautaires

La Société Civile de la RDC peine toujours à retrouver un bon nombre de ses dignes fils du pays. Ce, huit ans après les élections présidentielles et législatives de 2011 qui a vu deux challengers sur les onze candidats à savoir l’opposant historique Etienne Tshisekedi et l’ancien président Joseph Kabila bataillaient durs à tel point de semer le cahos à cause des résultats qui ne reflétaient pas la vérité des urnes. Seul, l’exil reste jusqu’ici et encore l’alternative pour certains activistes indépendants, défenseurs de droits de l’homme et responsables communautaires qui étaient traqués, arrêtés, molestés voire décédés.

Les jours se suivent et se ressemblent pour la très plurielle Société Civile Rdcongolaise. Bon nombre de cette composante ne doivent que leur salut à différents pays d’accueil dans le monde.

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Du moins ceux qui ont réussi à quitter la très République démocratique du Congo à partir de 2011, 2012, 2013…Que dirais-je de la très République dictatoriale du Congo sous l’emprise de l’homme fort Joseph Kabila qui a régné sans partage pendant 18 ans soit de 2001 à 2019.

Un seul maître mot leur étaient reprochés par le maître de Kingakati et tous les services de sécurité sous sa solde à savoir l’objectif commun de promouvoir, protéger les droits humains.
Mieux savoir peindre, scruter ce qui se fait au lendemain des élections de 2011 pour que la lanterne des Congolaises et Congolais soit éclairée. Mais cette façon d’avoir une vue panoramique de la situation politique et sociale pourtant salutaire pour la population, a dérangé toute la kalibie. Quel alibi vu de l’officine du pouvoir de l’époque.

Activistes indépendants, membres des ONG des droits de l’homme, leaders d’opinion sont la cible des forces de sécurité, des services de l’ANR qui obéissent religieusement et astucieusement à la hiérarchie au sens propre comme figuré.

« Les forces de sécurité congolaises ont tué au moins 24 personnes et placé en détention arbitraire des dizaines d’autres à Kinshasa Lubumbashi, au soir du 9 décembre 2011, jour de la publication provisoire des élections très controversées« , a en croire la très célèbre ONG des droits de l’homme américaine, Human Rights Watch.

LES ONG DES DROITS DE L’HOMME ABOIENT, LA KABILIE AVEC JOIE PASSE

Joseph Kabila

Celui que l’on surnomme « le raïs » a été déclaré vainqueur du scrutin présidentiel du 28 novembre 2011 par la Centrale électorale dirigée par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, réputé proche du pouvoir de l’époque. Un appel a éte fait au Gouvernement de faire cesser ses attaques et arrestations musclées par les forces de sécurité contre tant la composante Société Civile et les partisans de l’opposition, ainsi que la population locale. Une interpellation qui n’était rien d’autre que « le chien aboie, la caravane passe« .

Ces personnes ont été confrontées à des situations visant à limiter même leur job, telles que menaces, harcèlement judiciaire et administratif et comme si cela ne suffisait pas torture ou meurtre.

Ces événements d’un horreur sans précédent sapant l’honneur de cette jeune démocratie dans un pays en proie à une ribambelle de groupes armés dans l’Est du pays ont vu plusieurs organisations africaines braquer leurs yeux sur ce pays-continent.

C’est le cas des Avocats sans frontières (ASF) et l’East Africa Law Society (EALS) qui sont montés au créneau en menant des actions de soutien et de protection des DDH dans cinq pays d’Afrique à l’époque. Le cas de Hippolyte Mapendano, défenseur judiciaire à Bukavu.

Fabien Mutombo, qui était vice-président provincial de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) à Lubumbashi en a payé aussi les frais.
Il avait pris part aux côtés d’autres partis de l’opposition et plusieurs membres de la Société Civile à la marche pacifique qui avait lieu le 14 décembre 2011.

À Kinshasa entre 2011 et 2013, il y a eu des cas des arrestations des jeunes actifs sur le terrain comme Yani Ezoba, l’un des membres du clan Kapangala (ndlr: Thérèse Kapangala, aspirante priant à la paroisse St François de Sales, fauchée des années plus tard le 21 janvier 2018 lors de la marche du très influent Comité laïc de Coordination (CLC), branche de l’église catholique contre le 3è mandat de Joseph Kabila).

On peut citer des illustres cas comme Christopher Ngoy, Isaac Mukandila, Makuala, Sylvain Mutombo, Joël Omesse Melongi pour ne citer que ceux-ci. Grâce soit à l’intervention de la Monusco ou des dénonciations d’autres ONG des droits de l’homme comme Humans Rights Watch, la VSV de Floribert Chebeya, l’ASADHO ou encore de l’éveil patriotique des sympathisants et manifestants bien organisés sur le champ. Mais du moins, plusieurs d’entre eux ont subi bien après des menaces jusqu’à vivre en clandestinité ou carrément chercher des voies et moyens pour quitter le pays.

LE DÉPART POUR LES ÉTATS UNIS ET AUTRES PAYS, UN HEUREUX DÉNOUEMENT

Pour sa part, Joël Omesse, jeune congolais qui vivait à Kinshasa, a dû quitter définitivement l’ex-Léopoldville en 2013. Une façon pour ce jeune actif indépendant de renifler les menaces du régime du maître de Kingakati.

Il a eu la chance de fouler le sol des États-Unis d’ Amérique le 30 décembre 2013. C’était pour poursuivre ses études avec toute quiétude, le pays de l’oncle Sam étant réputé la première démocratie au monde.

Le tenace Joël Omesse Melongi selon des sources dignes de foi à Kinshasa joint par matininfos.net, ont attesté que depuis que Jean Omesse Melongi est dans ce pays de l’Amérique du Nord, tout va bien pour lui. Il a oublié tous ses ennuis, terreurs en RDC. Le plus important est de rester encore là-bas.

Ce, malgré l’avènement de Félix-Antoine Tshisekedi au pouvoir le 24 janvier 2019, les tentacules de son vrai faux partenaire de la coalition, Joseph Kabila sont placées dans le chef des forces de sécurité, les services de renseignement et autres membres de l’appareil judiciaire.

L’influence influente n’est pas totalement extirpée même la majorité silencieuse a rompu son silence pour que les choses changent. Cet oxymore vaut son pesant d’or.

FÉLIX TSHISEKEDI AU POUVOIR, MAIS LA MAYONNAISE N’A PAS ENCORE PRIS

Félix Tshisekedi - Présisent de la RDC

 

« Nous saluons l’avènement de Fatshi mais pas grand-chose n’est ici jusque là fait. D’ailleurs il y a vraiment à faire. Il y a certes la volonté politique car c’est un opposant qui a pris les bâtons de commande. Il y a quelques avancées. La marge de manœuvre du président Félix-Antoine Tshisekedi est encore limitée. L’ État de droit balbutie encore, des mesures sont prises sélectivement. Le régime de Joseph Kabila a encore des racines. 18 ans d’occupation. Ce n’est pas facile de déboulonner tout ce système bien huilé« , a lâché un activiste des droits de l’homme qui a requis l’anonymat.

« Plusieurs membres et acteurs de la Société Civile ont du mal à retourner au pays en homme bel et bien libre suite à ce qui sévit encore en RDC. Joël Omesse Melongi,en fait partie. Le mieux pour lui c’est de rester encore aux États-Unis d’Amérique pour plusieurs années. Les membres de sa famille restreinte et plusieurs de sa famille élargie vivent toujours en clandestinité car des hommes forts de l’ancien régime occupent encore des fonctions clés jusqu’aujourdhui dans plusieurs administrations » , a-t-il martelé.

Et de conclure :

« Le pasteur de l’ECC, David-François Ekofo est en exil aux USA, aussi depuis 2018 parce qu’il avait chargé lors d’un sermon à la cathédrale protestante du Centenaire à Kinshasa en direct sur la télévision nationale, la classe politique au pouvoir d’être à la base de la misère endémique du peuple congolais. L’ initiateur de la VSV, Floribert Chebeya, son assistant et chauffeur, Fidèle Bazana ont été assassinés à Kinshasa le 2 juin 2010. Aucun procès jusqu’ici. Le général John Numbi, le commanditaire n’est pas inquiété« , a déploré ce haut cadre de cette organisation apolitique.

DES PROCÈS EN ATTENTE

En RDC, plus de deux ans après le départ de Joseph Kabila, patron du Front commun pour le Congo (FCC) et en dépit d’un État de droit chanté dans toutes les langues et mangé dans toutes les sauces, les activistes indépendants, acteurs des ONG, défenseurs des droits de l’homme ne sont pas toujours à l’abri des menaces et sont mis aux arrêts.

C’est encore le jour et la nuit entre promesses et réalisations. L’initiateur de l’ONG la VSV, Floribert Chebeya a été assassiné le 2 juin 2010 et son chauffeur Fidèle Bazana porté disparu jusqu’à aujourd’hui. Aucune enquête judiciaire n’a été diligentée.

Floribert Chebeya
Floribert Chebeya/Ph. FIDH

C’est le cas pour de nombreux combattants de la libéré arrêtés, frappés voire qui sont morts de 2011 jusqu’en 2018. Comme Thérèse Kapangala, Rossy Tshimanga respectivement abattus dans des paroisses catholiques à Kintambo et Lemba.

Dechade Kapangala

« La démocratie est le pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple » dixit le président américain Abraham Lincoln. Et aussi « la justice élève une nation » dit-on.

Gloire BATOMENE

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