Les différentes réformes ainsi que tous les efforts menés pour l’assainissement du cadre macroéconomique sont autant d’indicateurs qui prouvent qu’investir en RDC est d’autant sûr que dans n’importe quel pays africain. C’est en ces terme que s’exprimé, lundi 12 juin 2019, le Premier Ministre Bruno Tshibala, qui a lancé la sixième édition de la semaine française de Kinshasa.
Le thème choisi pour cette sixième édition est « diversification et transformation de l’économie : un nouvel élan ». Il s’agit, pour le Premier Ministre, à la fois d’un programme et d’un besoin réel pour soutenir la stabilité macroéconomique retrouvée depuis un certain nombre d’année et consolidé par l’économie nationale qu’il a eu le privilège de diriger pendant deux ans. « La RDC comme la plupart de pays africains est très sensible au comportement de coût des matières premières », a-t-il relevé.
Pour lui, la diversification et la consommation sur place sont nécessaire afin de la création d’une classe moyenne et d’un tissu économique solide, capable d’assurer une nouvelle résilience face aux aléas de coût de ces matières.
Investir en RDC, c’est possible
Ambroise Tshiyoyo, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Congolaise (CCIFC) a relevé que c’est avant tout à la question de justice sociale, suscitée par la foi en l’alternance comme mode de gouvernance, que tous sont confrontés. Allusion faite aux institutions publiques, secteur privé, société civile, partenaires bilatéraux et multilatéraux.
A l’en croire, le rôle de la CCIFC, est d’améliorer qualitativement et quantitativement l’offre économique de la France en RDC, et la mise en valeur du savoir-faire congolais. « Deux pays qui ont des affinités culturelles liées à l’usage en commun de la langue française et qui entretiennent des relations institutionnelles de plus en plus excellentes comme en témoigne le ballet diplomatique observé ces derniers mois », a-t-il souligné. En tant que tel, la CCIFC se positionne comme l’instrument officiel de la coopération économique entre la France et la RDC, même si à ce jour le volume des transactions commerciales entre les deux pays ne reflètent ni l’excellence de ces relations institutionnelles, ni la qualité des affinités culturelles.
Il reste convaincu qu’il y a moyen de faire mieux s’il se met en place un partenariat gagnant-gagnant pour d’une part donner la chance à l’Industrie Européenne (française) de se doter d’un nouveau souffle, et d’autre part permettre à l’économie congolaise de devenir compétitive par l’appropriation des nouvelles technologies et l’installation de la chaine de valeur.
Les débats de l’année dernière ont tourné autour du thème de la sécurisation des affaires. Ce qui pousse Ambroise Tshiyoyo de reconnaître toute la batterie des réformes entreprises par le gouvernement congolais sur le plan normatif, réglementaire et législatif pour améliorer tant soit peu le climat des Affaires. Il a cité l’adhésion à l’Ohada, la loi sur la réforme des assurances, la loi sur la sous-traitance, la réforme du code Minier, la réforme fiscale courageuse initiée par le gouvernement à travers le Ministère des Finances. Ce qui constitue des bonnes nouvelles pour l’économie, même si le pays continue à déplorer la faiblesse de l’administration publique appelée à mettre en œuvre toutes ces réformes. Des mesures qui, combinées à la bonne tenue des Finances publiques ont fait que le pays ait maintenu stable le cadre macro-économique qui reste pourtant très fragile du fait de la dépendance presque chronique au seul secteur extractif, lui-même exposé aux aléas des marchés internationaux des cours des matières premières.
Bien que les réformes courageuses sont engagées par la Gécamines et que la renégociation des certains contrats ayant abouti au partage de la production va apporter à court terme des revenus supplémentaires à l’Etat, il dit que cela ne suffit pas. Pour Ambroise Tshiyoyo, il faut diversifier les sources de revenus et installer une chaine de valeur pour intégrer la plus grande tranche de la population dans la chaine de production et créer une véritable classe moyenne congolaise qui va assurer une croissance durable et inclusive. A ces jours, les pans entiers de l’économie restent non exploités. C’est le cas de la filière Agro-industrielle qui est embryonnaire ; il n’existe pas d’industrie touristique, ni manufacturière.
Pour lui, investir au Congo n’est pas plus risqué qu’investir dans d’autres pays africains ni dans le reste du monde car les affaires se font. Si non, le secteur privé serait inexistant. « Venez nombreux et il y a de la place pour tout le monde », a-t-il invité en demandant aux dirigeants de préserver le climat des Affaires en assurant la sécurité juridique et judiciaire. « La Semaine Française, est à la fois un forum économique, et un événement culturel », a-t-il indiqué puisque plusieurs ateliers thématiques sont organisés, ainsi qu’un festival musical dénommé JAZZ KIF qui n’est plus à présenter.
RDC-France, relation renforcée
François Pujolas, Ambassadeur de la France en RDC a situé le contexte de transition pacifique, la première alternance que la RDC ait réalisée. Ce moment exceptionnel, était important pour les congolais d’abord ainsi que pour les partenaires dont la France fait partie. Un contexte exceptionnel au niveau bilatéral des deux pays parce qu’il fallait engager une nouvelle page de ce partenariat. « La relation est ancienne, elle a connu un renforcement récent au niveau politique », a-t-il déclaré. Tout d’abord les deux Présidents se sont rencontrés, le Ministre des affaires étrangères française est venu le mois dernier à Kinshasa et une feuille de route commune matérialisée par une déclaration commune a scellé cette visite. Ladite déclaration ne résume pas cette relation bilatérale mais fixe un certain nombre d’orientation dans les secteurs clés pour l’avenir de la RDC avec l’adoption d’un partenariat commun. Mais la politique n’est pas tout, dit-il, car elle ne vaut que si elle est mise en œuvre à la fois sur le plan culturel, social et économique.
Heureux de cette sixième édition de la semaine française, il croit qu’elle illustre par le choix des thèmes qui sont traités. Une priorité qui répond absolument aux nécessités du moment. Selon lui, si on veut un développement inclusif il faut d’abord créer des emplois durables qui ne se feront que par une diversification de l’économie. A cet effet, la semaine est là pour faire avancer la réflexion. Il espère que des contacts comme des actions ainsi que des projets pour aller dans une direction. Tout est particulier, mais il y en a d’autres qui seront évoqués durant cette semaine jouant un rôle crucial à cet égard. C’est l’accès à l’énergie pour les entreprises et le financement des entreprises.
Choose Africa en RDC
Présent à l’évènement, Gregory Clémente, Directeur Général de la Promotion et Participation pour la Coopération Economique (PROPARCO) a rappelé que cette filiale opère depuis plus de 10 ans en RDC et va ouvrir en cet été 2019, une antenne locale à Kinshasa qui sera directement attachée à la Direction régionale Afrique Centrale basée à Douala. Ce qui permettra de se rapprocher des acteurs locaux, des futurs clients afin de mieux cerner leurs besoins et surtout leur offrir des solutions financières les plus adaptées. Dans les prochaines années, leur action en RDC va se concentrer en particulier sur d’une part les Petites et Moyennes Entreprises (PME) via des interventions direct de PROPARCO oses partenaires financiers locaux, notamment les banques ou le fonds d’investissement. D’autre part, les projets d’énergie renouvelables en particulier, le projet de mini réseau indépendant qui permet aux populations les plus enclavées d’accéder à l’électricité. « Le taux d’électrification en RDC étant faible », a-t-il relevé. Les entreprises congolaises en croissance et qui opèrent dans des secteurs comme l’agro-industrie ou la transformation, les services, la santé, l’éducation seront autant de secteur qui seront prioritaire. Pour ce faire, le travail se fera en étroite collaboration avec l’Agence France Développement (AFD), la maison mère, pour encourager le partenariat entre le secteur privé et le secteur public. Un partenariat forcé a été conclu avec ceux qui visent des choses spécifiques assez nouvelles à savoir favoriser l’émergence des projets privés et la structuration des marché dans certain nombre de pays cible dont fait partie la RDC. Objectif ? Mieux coordonner les actions entre les bailleurs de fonds, en préfinançant systématiquement les projets et en mettant en commun des ressources financières, humaine pour financer le développement amont, la préparation et le suivi des projets.
Il signale que PROPARCO a été désigné depuis avril 2019, leader d’un groupe d’institution financière de développement pour améliorer le partage d’information et meilleure coordination entre institution financière de développement pour un meilleur travail plus efficace en RDC. La semaine française de Kinshasa sera l’occasion pour l’AFD et PROPARCO de présenter Choose Africa, l’initiative phare de la France en faveur des PME, des TPE et des startups africaines et qui est mis en œuvre par le groupe AFD. PROPARCO est engagé dans une série de croissance rapide et assez forte qui vise à faire passer le volume d’engagement annuel 3 milliards d’Euros par an à l’horizon 2020.
Judith Asina
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