Pamphile Mihayo Kazembe a été limogé de ses fonctions d’entraîneur principal des Corbeaux de Lubumbashi juste quelques heures qui ont suivi l’élimination du Tout-Puissant Mazembe en quarts de la finale de la Ligue des Champions africaine par le Raja Club Athletic de Casablanca. Le franco-Serbe Drazen Cvetković qui était jusqu’ici directeur sportif lui a succédé à ce poste. La victoire d’un but à zéro mais insuffisant, le samedi 7 mars dernier à domicile avec au passage un penalty manqué par le talentueux Jackson Muleka, a précipité les choses.
« La victoire a cent pères mais la défaite est orpheline » dixit le 35ème locataire de la Maison Blanche et l’unique président catholique des États-Unis d’Amérique jusqu’ici John Fitzgerald Kennedy.
Cette citation n’a pas perdu la moindre ride dans le monde du football sur le plan international en général et africain en particulier.
C’est une page Mihayo qui se tourne au sein de Mazembe après trois ans de loyaux services mais sans titre dans la compétition majeure des clubs à savoir la Ligue des Champions africaine.
L’ ancien défenseur central des Corbeaux, a payé cash l’élimination de son équipe face aux Marocains de Raja lors de la double confrontation. Tout a commencé lors de la manche aller avec la défaite de deux buts à brosse il y a une semaine. Le quintuple vainqueur de la C1 devait marquer trois fois sans encaisser le moindre but à Kamalondo, une équation du second degré à plusieurs inconnues.
LES PROUESSES DE MIHAYO EN CETTE PÉRIODE DE DÉTRESSE
Dans son message, le président de Mazembe Moïse Katumbi a loué les prouesses de Mihayo entant que joueur et entraîneur adjoint et titulaire. Son titre en C1, ses sacres en C2 et en Linafoot.
« L’histoire retiendra que Pamphile Mihayo a été un grand joueur du TP Mazembe avec qui nous avons gagné deux Coupes de Champions League, l’une en 2009 et l’autre en 2010 lorsqu’il fut capitaine de l’équipe qui a également joué la finale de la Coupe du monde des clubs face à l’Inter de Milan en décembre 2010. C’était la 1ère fois qu’une équipe africaine arrivait en finale de la Coupe du monde des clubs. Son prestigieux palmarès compte deux Super-Coupe en 2010 et 2011 en tant que joueur ainsi qu’une Champions League en 2015, une Coupe de la Confédération en 2016 en tant qu’entraîneur adjoint. En 2017, il gagnera une deuxième Coupe de la Confédération entant qu’ entraîneur titulaire. Sous sa conduite comme entraîneur titulaire, le TP Mazembe est demeuré au Top dans le classement Caf et en tête de la Linafoot« , a-t-il encensé celui que l’on surnomme » Baba ».
Le chairman n’a pas fermé la porte à un retour de Mihayo à l’avenir mais il tient mordicus que ce technicien poursuive sa formation en Europe.
« Je remercie le coach Pamphile Mihayo Kazembe et Charles Musonda pour tout ce qu’ils ont apporté à l’équipe. Dans la recherche d’une nouvelle étoile sur son maillot, le TP Mazembe aura encore besoin de leurs service. C’est pourquoi, ils iront en Europe pour leur perfectionnement », a souligné Moise Katumbi, dans un communiqué.
Drazen Cvetkovic avait paraphé un contrat de Directeur Technique au sein de Mazembe jusqu’au 31 décembre 2020.
Le technicien Français d’origine Serbe est passé par le Sporting Toulon Var, Al Wahda Abu Dhabi, Al Rayyan Qatar, ou encore le CS Hamman-Lif, l’US Monastir, la JS Kairouan et l’Etoile du Sahel (Tunisie ). Il était arrivé à Lubumbashi le 10 janvier courant.
Sur terrain dès la deuxième minute le capitaine Djo Issama Mpeko a reçu une passe millimétrée venant du milieu de terrain mais son centre mal joué est capté par le portier Zniti.
La formation hôte a dominé en termes de possession mais sans faire la différence en première période devant une défense des Aigles Verts bien en place.
Les visiteurs se sont procurés aussi quelques occasions à l’image de Hafidi et Ben Malango qui à chaque fois qu’il avait le ballon, a fait l’objet des contacts très musculeux de la part des joueurs de Mazembe dont le défenseur axial Chongo.
Avant la pause, les Noir et Blanc de la capitale du cuivre se sont procurés deux occasions dont la plus franche est celle à mettre à la clé de Jackson Muleka qui a tiré en force en pleine de surface de réparation seul devant le gardien. Ce, après une passe décisive de Patou Kabangu. A la pause c’est 0-0.
L’ÉCLAT DE GÉNIE DE MPUTU TRÉSOR
En seconde période, le génie de Trésor Mputu a donné une passe lumineuse à la Xavi-Iniesta dans le dos de la défense adverse. Le feu follet attaquant de Mazembe ne s’est pas posé des questions en logeant le cuir au fond de filet à la 52ème minute.
Les supporters ont jubilé et ont cru à la fameuse remontada. Les athlètes sont requinqués et ont failli faire leur retard par des actions orchestrées de Kabangu, un coup franc côté droit passé juste non loin de la cage et la frappe de Chongo a été repoussée de main ferme par le gardien.
Quelques minutes après,le meilleur joueur de la 1ère édition du Championnat d’ Afrique des nations ( Chan), a une fois fait parler son savoir-faire en administrant une passe décisive à Muleka dans la surface de réparation.
Le » Mbappé Congolais » a devancé le gardien en le dribblant du pied et a obtenu le penalty. Dans le souci de consolider sa place de meilleur buteur de la compétition jusqu’ici avec 7 buts et en véritable renard de surface, il a pris le charge de tirer ce coup de pied de réparation. Mais son tir trop axial est renvoyé par le redoutable gardien de Raja de Casablanca.
Des incursions et tentations ça et là n’ont pas eu de grands effets. Au finish c’est Ben Malango Ngita et Fabrice Luamba Ngoma qui se sont hissés en demi-finale au grand désarroi des fans de la formation de l’ex-Katanga qui ont rempli le stade comme un oeuf. La déception se lit dans le visage des Badiangwenas.
Comme en 2018, l’équipe a quitté la compétition en quarts de finale sous la houlette de Mihayo. En 2019 c’était en demi-finale contre le tenant du titre l’Espérance Sportive de Tunis. Ce, après avoir mal négocié le match aller une fois de plus.
L’entraineur Congolais, a toutefois réussi à remporter la Coupe de la Confédération en 2017 après avoir été débarqué en Ligue des Champions.
La dernière fois que Mazembe, a remporté la C1 c’était en 2015 avec la génération de Mbwana Ali qui évolue actuellement à Aston Villa ( Division I Angleterre), Rainford Kalaba, Roger Asale, Joël Kimwaki, Alain Kidiaba, Trésor Mputu, Kasusula Kilitcho… pour ne citer que ceux-ci.
RAJA ACCÈDE EN DEMI-FINALE DE LA C1 DEPUIS 2005
Cette saison marque sans doute le retour du Raja Casablanca au premier plan. De retour en Ligue des champions africaine pour la première fois depuis 2015, l’Aigle Vert réalise un magnifique parcours. Malgré leur défaite 1-0 au retour, les Marocains ont profité de leur succès 2-0 acquis à domicile lors de l’acte 1.
C’est tout simplement la première fois depuis 2005, soit 15 ans, que le triple vainqueur de l’épreuve ( 1997, 2002,…) accède en demi-finale de la plus prestigieuse et lucrative compétition interclubs de la Caf.
RAJA-ZAMALEK, WAC-AHLY POUR LE CARRÉ D’AS
La première mettra ainsi aux prises les Égyptiens du Zamalek , bourreaux de l’EST, aux Marocains du Raja Casablanca, qui ont sorti Mazembe. Les deux clubs se connaissent bien puisqu’ils avaient été adversaires en finale de l’édition 2002 avec un sacre égyptien à la clé (0-0, 1-0).
L’autre demi-finale mettra aux prises Al Ahly , qui a pris sa revanche contre Mamelodi Sundowns, au Wydad Casablanca, qui a tenu son rang contre l’Etoile du Sahel . Il s’agira d’un remake de la finale de 2017 remportée par le WAC (1-1, 1-0)
Rendez-vous le 1er ou 2 mai pour l’aller et le 8 ou 9 mai pour le retour.
Deux rencontres du carré d’as qui opposeront les Marocains aux Égyptiens dans quasi un mois.
Gloire BATOMENE
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