Le Réseau National des ONG des Droits de l’Homme de la RDC (RENADHOC) s’inscrit sur la liste des plate-formes qui exigent la tenue des élections au plus tard avant la fin du mois de décembre 2016. Ce regroupement d’appui à la démocratie estime qu’il est temps de se ressaisir pour sauver la nation en péril. C’est ce qui a été déclaré à l’issue de son évaluation faite à l’occasion des 57 années d’accession du pays à la souveraineté national, où un tableau noir de la situation du pays était peint.
Le RENADHOC constate à cet effet que la dégradation de la situation actuelle est la conséquence du non-respect du délai constitutionnel pour la tenue de l’élection présidentielle, initialement prévue en novembre 2016. Ce qui a plongé du coup le pays dans une incertitude politique aux effets incalculables. Et, contrairement aux discours officiels teintés d’une certaine rhétorique bien ficelée, évoquant de progrès ici et là, la détérioration des conditions sociales de la population est bien réelle. Joindre les deux bouts du mois pour la grande majorité des congolais découle d’un miracle. D’autant plus que qu’il n’y a toujours pas de gratuité d’enseignement au niveau primaire. Pour ce faire, beaucoup de parents trouvent qu’envoyer les enfants à l’école demeure un luxe. Ce qui constitue une violation grave du droit à l’éducation, pourtant garanti par les instruments juridiques tant nationaux qu’internationaux. En plus, les soins médicaux restent inaccessibles pour la grande majorité des Congolais. Moins de 10% des citoyens ont un emploi rémunéré régulier influant ainsi sur le taux de chômage qui s’accroît de manière inquiétante. Et, le chômage des jeunes explose. Conséquence ? Beaucoup de jeunes sont condamnés à l’oisiveté, d’autres versent dans le banditisme, commettant des actes de vandalisme ou s’adonnent à des activités criminelles.
Sur le plan des droits civils et politiques, le RENADHOC regrette la restriction des libertés publiques et ce, en violation systématique des droits garantis aussi bien par les instruments juridiques nationaux, notamment la Constitution, que par les instruments juridiques internationaux des droits de l’homme. A ce jour, plusieurs acteurs et militants des partis politiques de l’opposition et des membres des mouvements citoyens croupissent dans des prisons. Des journalistes, des acteurs de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme qui dénoncent des dérives dictatoriales sont inquiétés dans leur travail et subissent des exactions de toutes sortes.
Recommandations
Pour le RENADHOC, la solution à la crise multiforme que traverse le pays actuellement passe inévitablement par le respect et la mise en œuvre intégrale de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016. Aussi, faut-il une mise en place rapide du Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA). Concernant les violations massives des droits de l’homme commises dans les provinces du Kasaï, aussi bien par la milice Kamwina Nsapu que par les forces de l’ordre et de sécurité, le RENADHOC exige qu’une enquête sérieuse et objective. A ladite enquête, sera associé les organisations des droits de l’homme afin d’une part, d’établir le bilan effectif des exactions et des atrocités commises, et d’autre part, de dégager clairement les responsabilités pour que les auteurs de ces actes innommables soient traduits en justice et sévèrement sanctionnés conformément aux lois en vigueur.
Rappel
Il faut souligner que le RENADHOC est la Principale plate-forme nationale regroupant 750 ONG des Droits de l’homme de la RDC, œuvrant sur l’ensemble du territoire national depuis août 2000 par le truchement de 11 Réseaux provinciaux des ONG des droits de l’homme (REPRODHOC), avec pour mandat : de lutter contre l’impunité ; de faire le monitoring national de la situation globale des Droits de l’Homme en RDC ; de faire le plaidoyer national, régional et international sur la situation des droits de l’homme en RDC ; Et de promouvoir l’Etat de droit et de la bonne gouvernance en RDC.
Judith Asina
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