Membres soudoyés: Issue incertaine à la tripartite CNSA-CENI-Gouvernement

C’est pathétique ! La République Démocratique du Congo ne sortira pas du gouffre dans lequel se trouve le processus électoral à l’issue de la tripartite CNSA-CENI-GOUVERNEMENT, dont les travaux étaient lancés jeudi 5 juillet 2018. Alors que les élections sont attendues en date du 23 décembre, les acteurs politiques, du moins ceux qui participent à la gestion de la respublica, tournent le pouce pour tirer les choses en longueur, comme pour mettre le bâton sous les roues du processus.

Il s’agissait pourtant d’une rencontre de quatre jours, qui visait à relever les défis auxquels fait face le processus électoral dont les dépôts des candidatures pour la présidentielle et les législatives nationales  sont prévus le 25 juillet 2018.

Difficile de savoir ce qui se passe réellement dans cette tripartite, une troisième du genre, depuis la création du Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre (CNSA). Car, pour y accéder des journalistes montent des stratégies, consistant principalement à se déguiser en personnel de ménages juste pour avoir l’information. C’est secrètement que les professionnels des médias découvrent toutes les réalités et entendent les mésententes des uns et des autres qui chuchotent dans le couloir. Ce qui est inacceptable et grave dans un pays pourtant admis au conseil de droit de l’homme des Nations Unies. Dans ces assises, il se remarque une absence aigüe de volonté politique réelle pour faire aboutir ce  processus électoral qui présente des germes de conflits, s’il faut se baser rien qu’à l’audit du fichier électoral de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et aux dernier propos du Ministre de la Justice au sujet de la décrispation politique.

En effet, les membres d’une même plateforme se contredisent publiquement pour des intérêts soit géopolitiques ou financiers. « Ce qui est vraiment déplorable », regrette un analyste averti. L’intellectuel congolais qui participe à ces assises remet en cause sa dignité en se faisant courtiser pour des intérêts égoïstes. En commission, c’est une triste réalité qui se dessine, car certains membres se font soudoyer pour empêcher que les travaux n’aboutissent. Pourtant, il s’agit d’un forum dont le résultat est très attendu par les congolais et la communauté internationale pour palper la crédibilité de la machine à voter, l’effectivité de la décrispation politique dans son volet libération des prisonniers emblématiques et ceux d’opinions, le dédoublement des partis politiques ainsi que le retour des exilés politiques, conformément à l’accord de la Saint Sylvestre. Décidément, c’est un blocage qui se crée, sachant qu’on peut  défier un individu mais pas une nation  entière.

Judith Asina