Emmanuel Shadary - Candidat FCC

Rdc-Ramazani Shadary dauphin de Kabila: choix réel, choix piège ou stratégique?

Après tant de mois voir d’années de suspens, le dauphin du président Kabila est enfin connu.

Inattendu, mais c’est bien lui le choix du pouvoir discrétionnaire du Raïs. Matata Ponyo, Aubin Minaku qui furent tant cités n’ont pas mérité la confiance du surprenant président Joseph Kabila.

Surprendre? Kabila sait le faire! L’on se souviendra de la désignation de Samy Badibanga en qualité de premier ministre congolais après le dialogue de la cité de l’Union africaine au détriment de Vital Kamerhe qui fut le plus plébiscité à ce poste.

Shadary? Personne ne pouvait l’imager dauphin du Raïs.
A ce stade, fin de suspens. Il n’y aura pas de 3e mandat présidentiel en République Démocratique du Congo.

Le secrétaire permanent du PPRD est donc le candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), la grande coalition électorale et politique qui soutient le président Kabila.

Reste à savoir si après ce choix, la majorité présidentielle recomposée en FCC restera unie ?
Avec cette non candidature du président Kabila, fin mandat depuis 2016, une partie de la crise politique congolaise vient de s’évaporer car les opposants et la société civile le soupçonnaient de vouloir briguer un 3e mandat anticonstitutionnel.

Le 23 décembre prochain, l’opposition et les indépendants feront ainsi face à Shadary du FCC, pour tenter de bénéficier de la confiance du souverain primaire et accéder à la magistrature suprême.

Pour certains analystes, le président de la République aura donc attendu le dernier jour de clôture de réception des candidatures, pour lever l’équivoque sur son avenir politique afin d’étouffer d’autres ambitions au sein du FCC. Mais il n’en sera pas ainsi rétorquent d’autres analystes qui ne voient pas Shadary faire l’unanimité au sein du FCC.

Shadary c’est l’homme de : «Soki mutu afingi maman nayo, yo pe finga maman naye !» (Si quelqu’un injurie ta mère, toi aussi injurie sa mère). ce langage léger du dauphin du président Kabila inquiète certains compatriotes car la fonction du président de la république exige certaines réserves.

Le piège à décoder.

En effet,le dauphin de Kabila est sous sanction de l’Union Européenne, tout comme la plupart des militaires qu’il a récemment nommés. Ceci peut paraître arrogant ou suicidaire. Nous dirons ni l’un, ni l’autre. D’abord en nommant des gens sous sanctions à des positions stratégiques de contrôle du pouvoir et des moyens de la violence, Joseph Kabila créerait entre eux une communauté de destin et d’intérêts à la résistance.

Ensuite joseph Kabila aurait nommé un dauphin sous-sanction parce qu’il s’agirait d’un vrai-faux-candidat. Cette nomination relèverait d’un choix purement tactique dans le jeu du raïs. En le nommant, Kabila désamorce une crise latente et se donne ainsi du répit jusqu’en Décembre. Ainsi, ceux qui avaient fait une fixation sur sa violation de la constitution avec sa candidature n’ont plus de cible immédiate.

Cependant, les autres points d’achoppement-pièges pour l’opposition demeurent des éléments qui peuvent différer l’élection: machines à voter, inscriptions sur les listes électorales, etc. Si ces éléments de contestation empêchent l’élection, Kabila reste encore en poste. Si l’opposition boycotte l’élection sur cette base, Kabila reste au contrôle avec son candidat et l’armée à sa botte. Joseph Kabila serait plus futé que beaucoup ne le croient.

En outre, avec ce choix de Shadary, candidat du pouvoir, certains avertis voient déjà que l’opposition ne pourrait être capable de se choisir un seul candidat à cause des égos des uns et des autres. Shadary n’ayant pas une assise populaire, tout le monde se voit capable de le battre et gagner l’élection présidentielle. Qu’ils se détrompent: la « machine à voter de Nangaa » est là.

Au delà de tout ce que l’on peut dire, le peuple a gagné. La pression du peuple a fini par payé.

Joel Imbole

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