Bwansa Stephen

[Report de l’élection des gouverneurs] Stephen Bwansa : « cette décision peut accélérer la détérioration de l’environnement politique et économique »

Dans un entretien accordé à votre site d’information, le numéro un du PPRD/Chine indique que le report ou l’annulation des élections fait partie des prérogatives de la CENI. Pour Stephen Bwansa, si les autres partis politiques, en dehors de l’UDPS descendent dans la rue pour réclamer l’installation immédiate des sénateurs, la RDC risque de vivre une cacophonie. A son avis, cette décision prise dans la réunion interinstitutionnelle peut accélérer la détérioration de l’environnement politique et envenimer gravement la stabilité économique et sociale de l’Etat.

Lisez-le en intégralité dans les lignes qui suivent :

Matininfos.net : Vous êtes interfédéral fédéral du PPRD/Chine. Que pensez-vous de la tournée européenne de Martin Mayulu, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 ?

Stephen Bwansa : C’est d’abord pour moi un plaisir de retrouver une fois de plus les électeurs de www.matininfos.net.  Je suis resté à un certain moment enfermé  pour examiner et comprendre le sens de l’échec à l’élection présidentielle du candidat de mon parti. J’ai enfin compris que c’était une suite logique du choix de nos électeurs telle que proclamé par la CENI et confirmé par les procédures judiciaires.

Comment puis-je répondre à votre question? Etant de la diaspora, nous n’avions pas eu droit au vote. Et s’il y a une recommandation à faire à mon compatriote, c’est lui demander de respecter les institutions de la République d’une part et de prendre en considération les décisions de la justice. Maintenir l’ordre et l’équilibre est un rôle juridique, mais accéder et garder le plus longtemps possible le pouvoir fait partie des stratégies politiques et idéologiques d’un parti qui sais exactement où il va.

Matininfos.net : Passons à l’actualité. Le président de la République, Felix Tshisekedi vient de prendre des mesures de reporter l’élection des gouverneurs des provinces à une date ultérieure, à cause de la corruption qui a gangrené le scrutin des sénateurs. Qu’en dites-vous ?

Stephen Bwansa : vous parlez là, madame, si j’ai bien compris, du Chef de l’Etat, garant des institutions de la République ? Sans polémique, vous savez bien qu’il existe dans ce pays la loi électorale et ses mesures d’application. Lorsque nous prenons à la volée le deuxième article de la loi électorale telle que modifiée par l’article 1er de la loi n.11/003 du 25 Juin modifiant la loi n.06/006 du 09 Mars 2006 portant organisation des élections, il est clairement défini : « il revient à la CENI la charge de l’organisation du processus électoral, notamment de l’enrôlement des électeurs, de la tenue du fichier électoral, des opérations de vote, du dépouillement et de la proclamation des résultats provisoires ». Ce qui signifie que la CENI en tant qu’organe indépendant doit assurer la régularité dudit processus. Le report ou l’annulation des élections fait partie des prérogatives de la CENI.

Matininfos.net : Ne pensez-vous pas que cette suspension était nécessaire pour la paix et la tranquillité à travers le pays, puisque c’est le président de la République qui est garant de la nation ?

Stephen Bwansa : nous verrons si cela va contribuer à la paix ou aux tensions politiques. Imaginez-vous que les autres partis politiques descendent dans la rue pour réclamer l’installation immédiate des sénateurs. Que fera donc le Président de la République? A mon avis, cette décision peut accélérer la détérioration de l’environnement politique et envenimer gravement la stabilité économique et sociale de l’Etat.

Matininfos.net : Parmi ceux qui dénoncent la corruption, on trouve des candidats du FCC. N’est-ce pas que le Chef de l’Etat devait arrêter tous ces dérapages ?

Stephen Bwansa : Si certains candidats de mon regroupement politique le FCC et ceux de l’UDPS  crient au scandale de corruption, tous deux sont victimes. Pourquoi ne pas directement, chacun dans son cas, saisir la justice au lieu d’entraîner le Président de la République dans une lutte où il devrait jouer le rôle d’arbitre et non de juge. Chaque candidat de nos regroupements politiques avaient tous, sans exception remplis les conditions fixées par la loi électorale en vigueur sur les conditions d’éligibilité. Il s’agit du chapitre II: Des Conditions d’éligibilité et des cas d’inéligibilité. Ici, voir article 9, alinéa, 1 à 6. Il est important que chaque parti politique selon le cas, apprenne à ses militants de faire la différence entre les prérogatives d’un Chef de l’Etat et ceux du fonctionnement des partis politiques.

Commencer à mélanger les choses  est très dangereux et il revient maintenant à l’UDPS de le laisser travailler librement car il est avant tout Chef de l’état et non Chef d’un parti ou regroupement politique.

Matininfos.net : quelle est la solution selon vous ? Laisser les choses avancer comme telle ?

Stephen Bwansa : la solution, ici à mon avis, est à quatre niveaux à savoir: respecter l’indépendance de chaque institution de l’Etat ; la proclamation est provisoire, le candidat qui se sent vexé, devrait sans tarder contacter, au nom de son parti, l’autorité compétente en la matière; nous devons savoir qu’un Sénateur ou Député, une fois élu peut également selon l’intérêt national, voter pour ou contre les directives de son parti politique. Ce qui cause des enjeux politiques, économiques, financiers, culturels ou d’autres intérêts sans nuire aux intérêts de la République, encore moins celle des partenaires au niveau national, régional et international.

Le monde vie depuis les premières heures de temps, des accords et alliances stratégiques spécifiques. A cet effet, nous encourageons le Président de la République à laisser la CENI remplir son devoir électoral et d’instruire, après consultation interinstitutionnel, les ministres de l’Intérieur, de la justice ainsi qu’aux partis politiques, d’imposer l’ordre politique. Surtout ne pas oublier que la RDC, sauf changement de la constitution, fonctionne sous le régime semi présidentiel et non présidentiel. Mon parti, le PPRD ainsi que notre regroupement politique feront de notre possible pour aider le chef de l’état à mieux exercer son mandat. Du point de vue de relations internationales il y a un adage qui dit : « Les Etats n’ont pas d’amis ni d’état d’âme…ils n’ont que des intérêts ». Je pense qu’avant qu’une nation joue aux jeux  d’intérêts régional et international, elle doit d’abord en premier, posséder une  âme si non, la nation n’existera que de nom.

Propos recueillis par Judith Asina

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