Dans un article publié sur son blog en date du 18 mai 2020, intitulé « Éveil Patriotique : un cheval de Troie en plein Kinshasa, le péril qui guette la RD Congo », Kikaya Bin Karubi se fait le défenseur très maladroit de la loi sur le statut des anciens chefs d’État. Il réagissait sur un article que j’avais écrit quatre jours auparavant intitulé « l’affaire Mukuna ne fragilise pas l’éveil patriotique ». Dans cet article j’écrivais : « La loi inique et inconstitutionnelle de l’immunité des anciens chefs de l’état doit faire l’objet d’un débat intellectuel et citoyen honnête, et l’on n’hésitera pas à engager une pétition pour demander sa révision, ou son abrogation. »
Réponse de Barbané Kikaya : « Pour parvenir à l’abrogation de ce texte, il va falloir un projet ou une proposition de loi. Le projet émane du Gouvernement, la proposition, elle, du député national ou du sénateur.
L’article 130 limite au Gouvernement et au parlementaire l’initiative des lois. Au stade actuel, aucun esprit conscient ne voit le Gouvernement ou le parlementaire actionner la procédure d’abrogation de cette loi. A supposer cependant qu’il y parvienne, il faut une signature à la loi d’abrogation. Qui devra le faire ? Évidemment Félix Tshisekedi. Tant qu’il est en fonction ».
Première erreur. Qu’est-il en train de dire ? Que le FCC contrôle le Gouvernement, que les députés et les sénateurs sont soumis à l’autorité morale, et donc, que le projet de loi ne sera jamais déposé. Plus loin, que même si elle arrivait à être déposée, Félix Tshisekedi, qui doit signer la loi d’abrogation, ne le fera jamais. Qu’est-ce, sinon une insulte au Chef de l’État, que Barnabé présente ainsi au monde comme un faire-valoir ?
Même si cela était vrai, c’est une grosse maladresse. On comprendrait cette absurdité dans la bouche d’un Béret rouge, mais pas dans celle d’un diplomate respectable, y compris pour nous qui ne buvons pas aux fontaines de Kingakati, comme Barnabé Kikaya. Trop parler peut tuer.
Deuxième erreur. Le brillant cerveau Kikaya a totalement déserté le terrain scientifique où nous l’invitons pour celui de l’intimidation et du chantage. Comme quoi, la loi du plus fort serait toujours la meilleure. Barnabé Kikaya reconnaîtrait il par son silence que ladite loi est bel et bien inique ?
Peu importe donc le gouvernement et la majorité dont il se targue aujourd’hui, demain est un autre jour. Le débat citoyen sera bel et bien lancé, ouvert à tous, avec une place d’honneur pour Barnabé Kikaya. Ensuite le projet de loi d’abrogation fera son chemin. Barnabé n’a qu’à vivre jusque-là, en respectant les mesures barrières contre la Covid-19, car qui vivra verra.
Quant au Chef de l’État, que l’on se souvienne de ses propos : « même moi, si je suis pris en faute, l’État de droit me remontera les bretelles ». Ces paroles l’obligent à promulguer la loi d’abrogation quand elle lui parviendra. Cela n’a rien à voir avec une chasse aux sorcières. Nous sommes assez adultes, pour connaître par nous-mêmes les méfaits de celle-ci. Mais avant tout, c’est la vérité qu’il faut établir.
Donc, pour Barnabé Kikaya, l’Éveil Patriotique est une coquille vide, un cheval de Troie pour M. Jean-Claude Katende qui serait le vrai patron de Pascal Mukuna et de Serge Gontcho, au service des institutions de la communauté internationale. Vraiment ! Il y a moyen de mystifier mieux que ça, cher Barnabé. Kiekiekiekie ! Non, l’Éveil Patriotique est devenu encore plus « dangereux ». Ça a été une erreur d’arrêter l’Évêque Mukuna. Allons seulement.
Serge Gontcho di Spiritu Santu
Téléphone : + 243 81 27 22 490 (+ WhatsApp)
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