Le procès sur l’assassinat de deux experts des nations Unies qui se tient à Kananga au Kasai central prend une autre tournure. L’audience du lundi 25 mars 2019 a planché sur le rapport que le prévenu Jean Bosco Mukanda a entretenu avec l’Etat congolais.
Quel rapport Jean Bosco Mukanda, qui était autres fois témoin aujourd’hui prévenu dans le procès sur meurtre des experts de l’ONU, entretenait avec l’Etat congolais ? C’est la question longtemps discuté par le ministère public et le conseil du prévenu. Dans les échanges, ils ont longuement débattu sur les affinités que Jean Bosco a avec l’Etat congolais.
Pour le conseil d’avocats du prévenu, leur client était en contact avec l’Etat congolais afin de lui fournir des informations sur les activités de la milice.
Pour appuyer leur version, le conseil a brandi un document l’attribuant à la direction provinciale de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), selon le contenu de ce document, une moto a été mise à la disposition de Jean Bosco. « Cette moto, nous a été donnée en termes de récompense pour les services loyaux que nous avons rendus à l’Etat congolais comme informateur », déclare un des avocats de Jean Bosco Mukanda.
Pour répondre au conseil de Mukanda, le ministère public met en avant les complicités de ce prévenu. Pour le colonel Muwaho, Jean Bosco était un chef milicien, qui se faisait passer pour un informateur des agents de l’ordre afin de tirer quelques avantages.
L’officier de l’organe de la loi qualifie « d’escroquerie » le comportement de Mukanda. Depuis le début du procès, Jean Bosco dit être innocent dans cette affaire, tout en rejetant tout lien avec les miliciens qui ont exécuté les experts de l’ONU. Par contre, il dit avoir fourni l’Etat sur les informations concernant la milice. Zaida Catalan et Michael Sharp avaient été tués le 12 mars 2017 dans la région du Kasaï. Un procès a été ouvert pour faire la lumière sur cette affaire.
Alain Saveur Makoba