Monseigneur Melchisédech Sikuli, évêque du diocèse de Butembo-Beni a demandé aux prêtes, religieux, agents pastoraux et fidèles de respecter strictement une série de mesures par rapport à la célébration des funérailles chrétiennes. Et ce, dans le but de renforcer davantage l’engagement de l’église Catholique dans la riposte contre l’épidémie d’Ebola.
Pour le Ministère de la santé qui donne cette information, la célébration des funérailles dans les églises paroissiales est conditionnée dorénavant par la présentation d’une attestation de prélèvement médical, aussi appelé « SWAB ». Il s’agit du prélèvement d’un échantillon de salive de la personne décédée qui est testé au laboratoire pour déterminer si la défunte était contaminée par le virus Ebola.
A cet effet, les accompagnateurs des malades qui portent le Saint Sacrement à domicile ou dans les structures sanitaires doivent s’assurer de l’état de ces derniers et prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter que l’administration du Saint Sacrement ne soit une source de contamination ou propagation de l’épidémie.
En cas de résistance d’une famille ou d’un quartier face à ces nouvelles mesures, le service pastoral sera momentanément suspendu, comme cela est déjà arrivé dans certaines paroisses.
Pour rappel, Monseigneur Melchisédech Sikuli avait lancé en décembre dernier, la campagne « Famille Sans Ebola », projet qui s’inscrit dans le cadre de la campagne citoyenne « Ebola Pas Chez Moi ».
Statistiques
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas a atteint 699, dont 650 confirmés et 49 probables. Au total, il y a eu 433 décès parmi lesquels 384 confirmés et 49 probables, ainsi que 246 personnes guéries. Le Ministère de la santé rapporte 252 cas suspects en cours d’investigation ; 10 nouveaux cas confirmés, dont 7 à Katwa, 2 à Vuhovi et 1 à Oicha. Il y a également 11 nouveaux décès de cas confirmés, dont 4 décès communautaires à Katwa. Aussi, 7 décès dans les Centres de Traitement Ebola (CTE) dont 3 à Katwa, 3 à Butembo et 1 à Beni ont-ils été enregistrés. Entretemps, 1 nouvelle personne a été guérie et sortie du CTE de Butembo.
Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 64.403 personnes ont été vaccinées, dont 20.116 à Beni, 13.969 à Katwa, 7.414 à Butembo, 5.866 à Mabalako, 2.506 à Kalunguta, 2.080 à Komanda, 1.911 à Goma, 1.663 à Mandima, 1.477 à Oicha, 1.157 à Karisimbi, 877 à Vuhovi, 789 à Kyondo, 750 à Masereka, 700 à Lubero, 599 à Mutwanga, 442 à Musienene, 434 à Bunia, 358 à Kayina, 355 à Tchomia, 334 à Biena, 167 à Nyankunde, 127 à Kirotshe, 125 à Nyiragongo, 114 à Alimbongo et 13 à Kisangani.
En effet, le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie consiste au rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Ethique dans sa décision du 19 mai 2018.
Incident sécuritaire
Le dimanche 20 janvier 2019, une altercation a éclatée entre un motard et des agents de santé placés à un poste de contrôle sanitaire dans la zone de santé de Komanda. Après avoir refusé de se laver les mains et de se soumettre au contrôle de température, le motard a essayé d’agresser les agents de santé. Les agents de police, présents sur les lieux, ont arrêté le motard. En protestation, un groupe de motards ont décidé de s’attaquer au poste de contrôle sanitaire, à la base de vie des agents et au bureau de la coordination de la riposte à Komanda. Grâce à l’intervention rapide de la police, les dégâts matériels sont infimes avec quelques chaises cassées au niveau du bureau de la coordination. Au total, deux agents de la riposte ont été légèrement blessés.
Sensibilisation
Au-delà de l’arsenal médical, le Ministère de la Santé rappelle que la réponse contre Ebola est avant tout communautaire. Il est question de respecter les mesures d’hygiène de base, notamment le lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou à la cendre ; Si une connaissance venant d’une zone en épidémie vient vous rendre visite et qu’elle est malade, ne la touchez pas et appelez directement le numéro vert de la protection civile du Nord-Kivu ; en cas d’identification d’un contact malade d’Ebola, il faut accepter d’être vacciné et suivi pendant 21 jours ; nSi une personne décède à cause d’Ebola, respectez les consignes pour les enterrements dignes et sécurisés. Il s’agit simplement d’un mode d’enterrement qui respecte les coutumes et traditions funéraires tout en protégeant la famille et la communauté de la contamination par le virus Ebola ; pour tous les professionnels de la santé, respecter les mesures d’hygiène dans les centres et déclarer toute personne malade présentant les symptômes d’Ebola (fièvre, diarrhée, vomissement, fatigue, anorexie, saignement).
Judith Asina