L‘Association pour la promotion de la normalisation et la métrologie (APROMEN) avec la Dynamique Femmes et Normalisation (DYFNOR-RDC) ont sensibilisé ce mercredi 12 août les femmes entrepreneures de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) sur l’importance des normes et des mesures exactes dans des produits et services.
Les produits étalés pour illustrer les mesures exactes à l’image du marché international en lieu et place des ekolo, sakombi, verre, boîte de tomate (ces traditionnelles mesures en RDC)
Le pavillon 22 de la Foire internationale de Kinshasa (Fikin) dans la commune de Lemba a servi de cadre pour cette journée ouverte aux femmes de toutes les catégories voulant investir dans l’Entrepreneuriat.
Il était question d’éclairer la lanterne des femmes en vue de se conformer aux normes internationales sur les outils à utiliser face à la forte concurrence, la compétitivité, gage de survie sur les marchés en plein 21ème siècle.
L’APROMEN a estimé judicieux d’associer les mamans à sa lutte en misant sur le dynamisme qui les caractérise et la nécessité de les sensibiliser en tant que catégorie sociale subissant le plus, les effets pervers d’une société fonctionnant sans référence.
Édith Massamba, présidente provinciale de la Commission-femme de la FEC, a mis l’accent sur le projet pilote du marché du samedi qui ouvre ses portes à partir de 8 heures et ferme à 15h au pavillon 22 de la Fikin.
« Nous entreprenons dans l’agro-industrie, l’agriculture, la pêche, l’élevage et même dans les commerces et services. Nous sommes la FEC Kinshasa. La FEC a plusieurs Commissions mais cette journée est organisée pour le compte de la Commission-femme. Il y a un projet pilote appelé le marché du samedi.Avec ce projet, nous visons l’exportation.Pour exporter, il faut appliquer les normes et les mesures« , a-t-elle indiqué.
BANNIR LES MESURES TRADITIONNELLES
Valoriser les productions locales et se préparer par rapport à la vision d’exportation. Bannir les mesures traditionnelles comme ekolo, sakombi et boîte de tomate (ndlr: ces mesurettes dans le marché congolais) car en amont c’est la désorientation en terme des coûts et calculs.
« Nous avons remarqué quelques faiblesses chez nos mamans raison pour laquelle nous les formons. Comme on dit aide-toi le ciel t’aidera. On peut bien nous accompagner, financer mais si nous-mêmes qui produisons, on fait tout sans normes il y aura des difficultés pour exporter. Nous devons valoriser les productions locales et se préparer par rapport à la vision d’exportation. Il faut bannir les ekolo,sakombi et boîte de tomate car si une commerçante achète un sac de riz de 25 kg à 40.000fc et le vend en kg, elle pourra bien contrôler ses coûts, bien suivre son bénéfice mais elle ne sait même pas combien un ekolo pèse, la maman est déjà perdue dans les calculs, elle ne saura pas aller loin. On ne peut pas exporter des produits en tâtonnant« .
BOOSTER LES ACTIVITÉS COMMERCIALES AU PAYS ET SUR LE MARCHÉ INTERNATIONAL
Pour sa part, Rosalie Biuma, présidente de la Fédération des paysans producteurs agricoles de Kinshasa et leader-pionnière de DYFNOR-RDC, a affirmé en ayant le cœur net qu’il n’y a pas d’issue favorable pour booster les activités commerciales au pays et sur le marché international qu’en se conformant aux normes internationales.
Et aussi l’une des parties (entre les fournisseurs et les clients ) est lésée en terme de transparence.
Pour que les femmes boostent leurs activités, il faudrait passer par une amélioration dans l’utilisation des mesures et la normalisation des produits agricoles et ainsi elles feront face à l’exportation de tous nos produits à l’étranger et au niveau local.
En utilisant les ekolo, sakombi, verre l’une des parties est lésée. On peut acheter 1 kg de farine mais en réalité c’est 800 ou 900 g.
Pour booster les activités dans notre pays et faire face à la compétition à l’extérieur je ne vois pas d’autres moyens si ce n’est que recourir aux conventions internationales: kilogramme, mètre, la masse pour le poids? » s’est-elle interrogée.
Il sied se noter que le non respect des normes conduit au refus du produit ou du service proposé, que l’on dénomme les 7R à savoir: refus, rappel, rejet,recyclage, retrait, réclamation, remboursement.
Plusieurs objectifs sont poursuivis par ces deux organisations. Il s’agit entre autres d’organiser des structures d’encadrement et suivi technique en faveur des organisations d’encadrement des femmes, actrices de développement en rapport avec les activités de Métrologie et de la Normalisation; d’initier et soutenir une dynamique en faveur de l’implication des femmes dans les activités de la Métrologie et de la Normalisation au niveau des Regroupements régionaux (SADC, COMESA, CEEAC, CEMAC, …) et dans les instances internationales compétentes.
Cette première journée de sensibilisation a connu la participation de Beya Antoinette Kabamba, Béatrice Makaya respectivement Coordinatrice et membre de DYFNOR-RDC; Édith Massamba, présidente de la Commission-femme de la FEC; Rosalie Biuma, présidente de la Fédération des pays producteurs agricoles de Kinshasa, Bertin Ntumba, président de l’APROMEN et Adolph Katshumba, Chargé des ONG.
Gloire BATOMENE
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