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RDC : Inquiétude sur le manque de riposte contre l’épidémie de « Chikungunya »

La maladie sévit actuellement à Kinshasa et dans le Kongo Central, deux provinces de la République Démocratique du Congo. Chikungunya, cette épidémie causée par le moustique Aedes, a fait l’objet d’une matinée scientifique à l’attention des journalistes, mardi 14 mai 2019, aux cliniques vétérinaires de la capitale.  

Selon le prof. Justin Masumu, Directeur des études du Centre Interdisciplinaire de Gestion du Risque Sanitaire (CIGRS), cette rencontre s’est tenue pour qu’ensemble, journalistes et scientifiques réfléchissent sur l’épidémie de Chikungunya. C’est depuis 2018 que cette épidémie a commencé en RDC dans la zone de santé de Mont Ngafula I et II. Actuellement,  elle se trouve à Matadi en passant par plusieurs villes du Kongo central.

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Seulement, toujours est-il qu’au-delà de Mont Ngafula, Gombe et Selembao notamment, sont concernées par cette épidémie. Il se constate actuellement une extension puisque la maladie n’est pas sous surveillance en RDC. Par conséquent, le rapportage ne se fait pas. « Si vous allez dans beaucoup de centres médicaux, on vous dira qu’il y a eu des cas de Chikungunya, mais la transmission de l’information ne s’est pas faite », a-t-il indiqué. Pour cela, il n’y a pas moyen de connaitre combien de gens ont été atteints par cette maladie, combien y-a-t-il eu des morts et des survivants.  Et d’ajouter : « il n’y a pas encore une riposte contre Chikungunya ».

L’idée en organisant cette matinée scientifique est de faire en sorte que le journaliste, qui  constitue le quatrième pourvoir, puisse s’imprégner de cette information, afin de l’amener vers les décideurs. Objectif ? Lutter contre cette maladie qui a des effets néfastes surtout en matière économique car, elle peut écrouer les gens pendant trois semaines. Dans un pays où les gens vivent au jour le jour, dit-il, rester à la maison pendant tout ce temps est susceptible de rendre la situation sociale sera intenable. Surtout maintenant que les examens d’Etat pointent à l’horizon, cette maladie risque de gâcher toute une année scolaire. « Nous pensons qu’il est temps de lutter contre cette maladie », cogite-t-il, d’autant plus qu’il présente les mêmes symptômes que le Paludisme. Il précise que le virus Aedes qui transmet cette maladie est également à l’origine de la « dingue, Zika, la fièvre Jaune ». Il estime que cela vaut la peine d’attaquer cette maladie qui a presque les mêmes symptômes que le Paludisme.

Comment lutter ?

Ni vaccin, ni aucun produit ne peut tuer le virus de Chikungunya. C’est pourquoi la prise en charge est symptomatique. Prof. Justin Masumu qui l’informe, il faut administrer au patient des anti-inflammatoires non stéroïdiens, pour éviter des hémorragies.

Lorsque les échantillons de la surveillance arrivent à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) cependant, le test se pratique gratuitement. Si cette maladie était sous surveillance, au niveau des centres médicaux, tous les cas suspects devraient être transférés à l’INRB.

Pour lutter contre Chikungunya, il faut se fier à la manière dont se fait la transmission.  C’est par le moustique « Aedes » et peut se multiplier même dans les maisons à travers les pots de fleur, boîtes de sardines, qui constituent des gites où ces moustiques peuvent se multiplier. Raison pour laquelle la lutte est anti vectoriels. « Il faut utiliser tous les moyens possibles pour éviter la multiplication des moustiques », a-t-il soulevé. Il y a aussi le problème du réservoir, puisque c’est beaucoup plus de singes et des oiseaux qui en sont vecteurs. Là aussi, il y a possibilité de surveiller tous ces animaux. Il propose qu’une action soit entreprise du côté écologique par les vétérinaires pour la surveillance de tous ces réservoirs.

Témoignages des survivants

Une dizaine de survivants de Chikungunya ont témoigné au cours de cette rencontre. Madame Regine Nsuka, la quarantaine révolue, habitant  de Mont Ngafula raconte : « le 27 décembre 2018, je me sentais mal à mon retour du boulot. J’ai tout de suite pris deux comprimés d’Amidol. J’avais mal à la tête, aux articulations, et je n’arrivais pas à me lever. Je n’avais pas non plus d’appétit et ne pouvais manger pendant sept jours.  J’ai été soumis aux Amidol et muscle Fort par mon mari qui est médecin. C’est sept jours après, je me suis rétabli. Il y a toutefois des moments où je sens des crampes aux bras».

Mme Mélanie Kapinga, la cinquantaine révolue, habitant Kingabwa, à Limete explique : « en mi-mars, je revenais du lieu où je tiens mes activités avec des courbatures, fièvre et la situation s’aggravait petit à petit. J’étais inquiète puisque je n’avais pas de douleur au cou alors que c’est le cas chaque fois que j’ai un problème de Paludisme. Une fois étalé sur le lit, je n’arrivais pas à me relever. J’ai décidé d’aller à l’hôpital à partir de 17 heures quand ça n’allait plus. Là, j’ai dit au médecin que je ne croyais  plus me lever le jour suivant. C’est lui qui m’a prescrit des produits dont je ne maîtrise pas le nom. Je me suis remise trois semaines plus tard. Jusqu’à présente, J’ai des temps en temps, des douleurs  au niveau des articulations. C’est une très mauvaise maladie ».

Judith Asina

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