Les dirigeants de la RDC ne communiquent pas assez avec leur population. Et, pourtant, ils devraient tous le faire à leurs administrés, en vertu des articles 3 et 5 de la Constitution. Tel est le constat d’une étude des chercheurs du Projet d’Application des Droits Civils et Politiques (PAD-CIPO) et ceux des Médias Sociaux et Droits Humains (MS&DH) de l’IRDH sur 16.000 membres qui interagissent sur Facebook et Tweeter. Objectif ? Connaître qui des dirigeants informent la population de l’accomplissement de ses devoirs quotidiens, par les Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication (PTNTIC).
Il s’agit d’une étude fondée sur le fait que les dirigeants de tous les Etats modernes (démocratiques ou pas) s’expliquent, à travers les médias sociaux sur les problèmes majeurs de leurs pays, région ou du monde. D’ailleurs, l’article 5 de la Constitution de la RDC reconnait la souveraineté nationale au peuple qui émane tout pouvoir que lui seul exerce directement ou indirectement par ses représentants.
Ainsi, cette étude, a-t-elle révélé que la population congolaise ne pousse pas assez ses dirigeants à rendre compte de leurs gestions. Et, les dirigeants tirent malicieusement profit de cette situation, afin d’échapper à leur obligation de rendre compte de leurs actions. C’est le cas du compte Twitter du Président de la République (@RDCJosephkabila) qui est connecté au site de la présidence de la République, n’a twitté que trois fois, depuis le début de l’année 2017. Seulement, toujours est-il que qu’il n’a rien dit sur les graves problèmes que connaît le pays tels que les massacres d Kasaï, l’assassinat des deux experts de l’ONU, la décapitation de quatre policiers de la PNC, la crise humanitaire à la frontière d’Angola, l’évasion de la prison de Makala, la crise d’Ebola à Likati, la grève des médecins de Goma, les sanctions de l’UE.
Par ailleurs, si les membres du Gouvernement central sont joignables sur Twitter, ils ne disent rien non plus sur toutes les calamités qui arrivent au peuple. Sur les 26 Gouverneurs de provinces, deux seulement sont accessibles sur Twitter, notamment Julien Paluku (@julienpalukucom) du Nord-Kivu et Ngoyi Kasanji Alphonse (@ngoyikasanji1) du Kasaï Oriental. En plus, aucun maire de ville, moins encore les administrateurs des territoires, les Bourgmestres des communes et chefs des secteurs ne se livre à cet exercice.
Par rapport à ces deux hypothèses qui se marient, l’IRDH recommande à la population à travers la société civile de faire usage des NTIC, afin d’exiger des dirigeants de rendre compte sur les problèmes d’actualité et établir rapidement les responsabilités.
Les dirigeants des partis politiques quant à eux, doivent éduquer la population à mieux articuler les problèmes quotidiens tels que ceux relatifs à la santé publique, de sécurité, éducation, justice, paix avec les voisins ou humanitaire.
Tandis que les responsables d’institutions publiques sont appelés à se soumettre à l’exercice démocratique et communiquer au quotidien de leurs obligations, au souverain primaire. Ceci est à leur avantage, d’autant plus que les partis d’opposition envahissent les medias sociaux, pour gagner les élections.
Judith Asina
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