Une femme victime de viol

RDC : les victimes des violences sexuelles peinent à obtenir justice

La République Démocratique du Congo a institué la gratuité dans les procédures judiciaires de cas des violences sexuelles. Mais l’application de cette mesure peine à s’appliquer à la lettre dans des instances judiciaires. Les cours et tribunaux enregistrent de plus en plus des plaintes réparties sur une large gamme de violences sexuelles. Pourtant en droit congolais, la nomenclature en classe 15 ou 16. Cette confirmation est de maître Liévin Kibungula, Coordinateur de la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (LIZADEL).

En effet, l’accès à la justice demeure toujours une équation difficile à résoudre. Il a été reconnu que la majorité de cas de violences sexuelles c’est le viol. L’accès à la justice des violences sexuelles est très complexe.

Selon Me Kibungula, en matière des violences sexuelles il faut des éléments de preuve, entre autres le rapport médical. Il s’agit d’un rapport signé par le médecin légiste. Et avant cela, il faut une réquisition soit de l’officier de police judiciaire (OPJ) ou du magistrat.

Sans oublier que l’OPJ exige l’argent tout comme le magistrat avant toute signature. Aussi, faut-il payer le service médical pour examiner la victime et établir le rapport. Toutes ces démarches empêchent les victimes des violences sexuelles d’accéder à la justice.

Certaines victimes ne dénoncent pas Par ailleurs, toutes les victimes des violences sexuelles ne dénoncent pas. Il y en a qui ne veulent même pas dénoncer. Ce qui arrive suite à la stigmatisation dans la société. Certains auteurs de viol ne sont pas sanctionnés parce que les victimes préfèrent taire les informations.
Toutefois, cela n’empêche qu’il y ait des solutions de rechange. Certaines victimes sont parfois canalisées vers l’ONG avisée LIZADEL.

En revanche, d’autres ne savent à quel saint se vouer car ce type de structure (LIZADEL) n’est pas toujours connue du grand public.

Témoignage des quelques victimes

Dans une interview, quelques victimes des violences sexuelles ont livré leur témoignage.

D’abord, une femme de la trentaine révolue :  » Le pasteur m’a appelée pour une séance de délivrance des esprits maléfiques. Il m’a amené dans un endroit en dehors de l’église. Lorsque  je suis arrivée sur le lieu, il m’a aspergé un liquide et je me suis évanouie. c’est en ce moment-là qu’il m’a violée après j’étais tombée enceinte. Informé, le pasteur m’a obligé d’avorter. Cela a été chose faite. Choquée, j’ai pris la décision de dénoncer l’affaire à la justice. Après savoir rencontré beaucoup de difficultés, je suis allé chez LIZADEL qui a elle-même amorcée la poursuite judiciaire contre le
violeur. Et la procédure a abouti jusqu’à son incarcération mais les réparations piétinent.’’

Ensuite, une fillette âgée de dix ans, violée dans son école. Son père a délié sa langue : « ma fille vient d’être violée dans son école . Je suis allé rencontrer les responsables de cet établissement d’enseignement primaire pour me plaindre, ces derniers ont refusé de me recevoir. J’ai tenté en vain de recourir à la justice, le tribunal pour enfants et la police. Par manque des moyens financiers je n’ai pas pu. C’est pourquoi, je demande aux personnes de bonnes volontés de nous venir en aide pour que ma fille recouvre ses droits« .

Enfin, une jeune fille âgée de 18 ans a révélé son calvaire: « le mari de ma tante m’a violée la nuit dans la chambre. Bien avant, il m’a offert une bouteille de boisson alcoolisée. Après l’avoir bue, j’étais ivre et il a abusé de moi. Le matin j’en ai fait part à ma tante. Elle a catégoriquement refusé de me croire« .

A ce jour, quelle que soit la bonne volonté de la LIZADEL de rendre justice aux victimes des violences sexuelles, beaucoup d’obstacles persistent.

L’avocat Liévin KIBUNGULA a relevé ces obstacles majeurs qui empêchent les victimes des violences sexuelles a accéder a la justice notamment le paiement de multiples frais là non existence des lois spécifiques qui protègent les victimes des violences sexuelles. Il poursuit ,en RDC comme il y a persistance des violences sexuelles les plaidoyers sont tels que le besoin des spécialistes ,des lois spécifiques et les experts dans le domaine pour permettre au pays d’avancer afin qu’on ne parle plus des victimes des violences sexuelles en RDC .

Interrogée sur la même problématique de l’accès des victimes des violences sexuelles à la justice ,la procureure de la République du parquet de grande instance de Kinshasa Matete , Adèle NZUNDU a reconnu les difficultés des victimes des violences sexuelles à accéder à la justice et a fait savoir que pour palier à ces difficultés, le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi a promis de mettre en place un fonds pour gérer toutes les démarches liées à la procédure judiciaire de cas de violences sexuelles ainsi que l’indemnisation soit assurée.

MM

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