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Décès quotidien des détenus : Le Président Tshisekedi interpellé sur la libération des prisonniers politiques

C’est la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) qui fait cette annonce à travers un communiqué signé lundi 25 février 2019 par Emmanuel Cole son président. Très préoccupée par le décès quotidien des détenus à la Prison Centrale de Makala (PCM), cette Organisation de la Société Civile (OSC) lance un appel pressant au Président de la RDC pour la réhabilitation de toutes les prisons du pays ainsi que la libération des prisonniers politiques.

Pour la FBCP, ces morts sont dus notamment à la révocation de 32 personnels médicaux et administratifs du centre de santé de la PCM. Certains malades rencontrés en date du 22 février 2019 affirment qu’aucun médecin n’était sur place. ‘’Nous sommes malades mais nous ne pouvons pas nous soigner parce qu’il n’y avait aucun médecin pour la consultation’’, ont-ils révélé à l’équipe de cette OSC qui lutte pour le respect des droits de l’Homme.

Selon les informations en possession de la FBCP, la révocation des personnels soignants y compris les médecins  aurait pour cause, la somme de 29.000 USD que l’ancien président Kabila aurait versée au centre de santé de la PCM pour financement.

Pourtant, ce corps médical était affecté à la prison par le Ministère de la Santé Publique et n’a jamais reçu une mesure disciplinaire pour être remplacé.

Recrutement illégal

Depuis une semaine, plus de 200 nouveaux personnels ont été recrutés par le Ministre de la Justice. La FBCP constate que tous ont été affectés à la PCM sans numéro matricule et encore moins de prime de l’Etat surtout que le centre pénitentiaire ne dispose pas d’un budget administratif pour mieux s’occuper des fonctionnaires.

Selon elle, il y aurait des membres de famille, des femmes ainsi que copines de certaines personnalités assumant des hautes fonctions de l’Etat parmi les nouveaux recrus.

Bien que tout congolais ait droit de travailler, se plaint-elle cela devrait être fait par respect des procédures établies par la loi. ‘’Malheureusement, au lieu de régler le problème des anciens, les autorités ont préféré recruter. Et c’est le peuple qui en sort victime’’, regrette la FBCP. C’est pour cette raison qu’obtenir un jugement ou de faire la citation directe, nécessite un déboursement de 200 USD ou plus.

L’autre préoccupation majeure demeure le manque d’un budget de fonctionnement de tous les parquets, cours et tribunaux. Une des choses qui fait en sorte que la justice soit monnayée pour l’obtention de la liberté provisoire. Pour cela, environ 7.750 détenus sont enregistrés parmi lesquels 1.061 seulement sont condamnés.

Fatshi interpellé

De ce fait, la FBCP recommande à long terme que le Président Felix Tshisekedi intervienne pour la réhabilitation de toutes les prisons de la RDC et qu’il réalise toutes ses promesses données lors de sa campagne électorale. Il s’agit de la libération de tous les prisonniers politiques ou assimilés, les amnistiés de 2014 dont Maitre Firmin Yangambi, les mouvements insurrectionnels, les adeptes de Bundu Dia Kongo, les 7 militaires congolais en provenance de la République centrafricaine détenus arbitrairement à la prison centrale de Makala pour avoir demandé le paiement de leur solde, les adeptes de pasteur Mukungubila, les dossiers de montage de Kamwana Nsapu, les 20 militants des ONG en provenance de Bunia.

En outre, le Chef de l’Etat est-il invité de mettre en application des états généraux de la magistrature de 2014 restés lettre morte.

Les nouveaux Ministre de la justice et de la santé quant à eux devraient faire en sorte que la santé des détenus et des fonctionnaires des prisons soient une priorité. La FBCP voudrait que soit séparés les prisonniers condamnés et détenus préventifs ainsi que les civils. En dépit de cela, il faut que les magistrats accélèrent les procédures judiciaires qui sont très lentes  et que l’Etat détermine le montant fixe de caution à payer pour obtention de la liberté provisoire.

La FBCP rappelle son combat  qui consiste à voir les auteurs entre autres des crimes graves et contre l’humanité, des cachots clandestins, des arrestations arbitraires, exécutions sommaires, soient traduits devant la justice nationale et internationale sans distinction des personnalités aucunes.

A court terme et  long terme, il serait important pour les ministres de la santé publique et celui de la justice se réunissent d’urgence pour remettre dans leur droit, les 32 personnels de santé renvoyés de manière illégale depuis le 29 décembre 2018. Aussi, faudra-t-il que le ministre des droits humains intervienne pour que les droits des détenus et les fonctionnaires des prisons de la RDC soient respectés.

Judith Asina

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