La population Kinoise en général à quelques exceptions près a salué la mesure prise par les autorités politiques faisant du port des masques une obligation assortie d’une amende de 5000fc aux contrevenants. Toutefois, elle s’interroge sur la traçabilité de cette somme dans les caisses de l’ État. Micro-baladeur.
Le Gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka a annoncé le lundi 20 avril à l’issue d’une réunion avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le Commissaire provincial de la PNC-Kinshasa que le port de masque sera obligatoire à dater de ce mercredi 22 avril et une peine pécuniaire de 5000fc sera sommée à toute personne qui va bouder cette mesure.
Guelord Munya, étudiant de G1 Économie à l’Unikin et Coiffeur, âgé de 21 ans, habitant la commune de Limete sur l’avenue Lukamawa au quartier Agricole.
« Ces mesures sont bonnes. Les autorités nous exigent de porter tout type des masques au cas contraire nous serons sommés de payer une amende de 5000fc. Un question surgit: quel est organe habilité de percevoir cette somme à caractère punitif« , a indiqué ce fervent catholique et choriste de surcroît, ancien Kizito à Saint François de Sales.
Alice Adjua, 25 ans, étudiante en L2/Communication des Organisations à l’Institut facultaire des Sciences de l’ Information et de la Communication (Ifasic) et résidant à Bumbu, au quartier Lokoro.
« Pour moi, cette décision n’est pas du tout bonne. Nous voyons dans d’autre cieux notamment dans des pays européens que les masques sont offerts gratuitement par le Gouvernement en plus ce sont des masques médicaux. En RDC les masques ne sont pas offerts gratuitement et ils ne sont pas non plus médicaux mais on nous dit que c’est obligatoire. Nos autorités doivent savoir que toutes les activités sont suspendues, la population souffre. S’agissant de l’amende de 5000fc, moi je trouve que c’est vraiment un prix exorbitant car si vous arrêtez un individu qui n’a pas de masque et qui est en même incapable de se nourrir comment va-t-il faire pour payer ce montant là? Les masques en pagne sont vendus soit à 500fc soit à 1000fc. Tout est devenu un fond de commerce. D’ailleurs dans ma commune les gens portent des soutiens-gorges, des bouteilles de whisky. Les masques en pagnes étouffent aussi la respiration« , a-t-elle déploré.
Israël Mingashanga, 17 ans, élève de la 5ème Math-Physique au Collège Notre Dame, habitant à Kintambo sur l’avenue Maï-Ndombe
« L’obligation du port de masque c’est une bonne chose. Ça empêche la contamination par voie aérienne. Le Gouvernement a pris cette mesure pour esquiver le confinement total. Il a pris en compte tous ces foyers qui vivent au taux du jour, au jour le jour. Pour le masque, le problèmes qui se pose c’est que nous constatons une pénurie des masques dans le monde. Le masque en tissu ne garantit pas la protection comme des masques médicaux qui ont des filtres contre la poussière, les microbes. Ceux en tissu c’est comme mettre un vêtement devant son nez, l’air et les microbes passent avec le temps. L’amende c’est bien mais où iront ces 5000fc? Dans les poches des agents chargés de surveiller ou bien réellement dans les caisses de l’ État. On se connaît dans notre pays« , a-t-il affirmé.
Cedrick Kiavia, la trentaine révolue et travaillant à la Fonction publique/Jeune Professionnel de la Vague 4 et habitant dans la commune de Kintambo sur l’avenue Limaya.
« L’ option du port de n’importe quel masque , nous pousse à réfléchir sur son efficacité. Le coût de masque laisse à désirer face à cette population qui vit avec moins d’un dollar par jour. Le Gouvernement peut subventionner l’importation des masques afin de rendre le coût de vente accessible à la population. ça serait également une bonne option à défaut de les distribuer gratuitement. Quant à l’amende de 5000 FC , elle peut paraître dérisoire .Cela ne va pas vite se transformer en tracasseries connaissant les us de nos policiers. Et ça sera payé auprès de qui?« , a-t-il réagi.
Dan de Dieu Kayanda, âgé de 25 ans, étudiant en L2 Journalisme Politique Extérieure, à l’Institut facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (Ifasic), résidant dans la commune de Kinshasa, sur Baraka 101.
« J’étais très ébahi de la manière d’agir de nos politiques, leur façon de prendre l’affaire. Dans cette façon de faire les choses, ils perdent leur crédibilité. Voilà pourquoi, je m’étais décidé d’appréhender une théorie que je me bâts ces jours-ci. « La théorie de deux bonbons », c’est à dire, une chose qui à la fois est présente et ne pas présente. Une chose qui est d’application et à la fois et qui n’est pas d’application. Je ne m’obstine pas au port obligatoire des masques. Mais avec quel argent que la population Kinoise s’en procureront ? Nos autorités sanitaires nous ont dit que les masques en tissu gardent beaucoup de microbes. Le port de masque obligatoire, et ceux qui n’abdiqueront pas, payeront 5000FC. Ouf, c’est bien. Dans d’autres pays, j’ai vu des policiers battre des gens qui n’obéissaient pas. Si nous payons ces 5000FC quel est le document qui nous sera remis faisant foi que nous avons été appréhendé et avons remis la somme colossal imposée de 5000fc. Le port est obligatoire mais pas d’amende, car ça serait au profit de nos policiers qui souffrent de la précarité« , a-t-il souligné.
Gloire BATOMENE
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