
A Malaria Service Deliverer uses a rapid diagnostic test to test a man for malaria at a mining community in Suriname as part of the country’s malaria elimination strategy.
GENEVE, Suisse – 01 Juillet 2025 -/African Media Agency(AMA)/- Le Suriname est devenu aujourd’hui le premier pays de la région amazonienne à être certifié exempt de paludisme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il s’agit d’une étape historique, qui fait suite à près de 70 ans d’engagement du gouvernement et du peuple surinamais à éliminer la maladie dans les vastes forêts tropicales du pays et au sein de ses diverses communautés.
« L’OMS félicite le Suriname pour cet exploit », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Par cette certification, nous réaffirmons avec vigueur le principe selon lequel toute personne – indépendamment de sa nationalité, de son origine ou de son statut migratoire – mérite un accès universel au diagnostic et au traitement du paludisme. L’engagement indéfectible du Suriname en faveur de l’équité en santé est une source d’inspiration pour tous les pays qui luttent pour un avenir sans paludisme. »
À la suite de l’annonce faite aujourd’hui, on dénombre au total 46 pays et 1 territoire certifiés exempts de paludisme par l’OMS, dont 12 pays de la Région des Amériques.
« Le Suriname a fait ce qu’il fallait pour éliminer le paludisme : détecter et traiter rapidement chaque cas, mener des enquêtes pour empêcher toute propagation, et mobiliser les communautés », a indiqué le Dr Jarbas Barbosa, Directeur de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), le Bureau régional de l’OMS pour les Amériques. « Cette certification est le fruit d’années d’efforts menés sans relâche, en particulier dans les zones reculées, grâce auxquels les générations futures pourront grandir sans être exposées à cette maladie potentiellement mortelle. »
L’OMS certifie l’élimination du paludisme dans un pays après qu’il a été établi, au-delà de tout doute raisonnable, que la chaîne de transmission autochtone est interrompue dans l’ensemble du pays depuis au moins trois années consécutives.
Le Dr Amar Ramadhin, Ministre de la santé du Suriname, a déclaré : « Maintenant que le pays est exempt de paludisme, la population n’est plus exposée au risque de contracter cette maladie. En outre, l’élimination du paludisme aura des retombées positives sur le secteur de la santé national et stimulera l’économie ainsi que le tourisme. »
« Cela dit, nous sommes conscients que nous devons faire preuve d’une vigilance continue si nous voulons maintenir ce statut. Nous devons continuer de prendre les mesures nécessaires pour prévenir la réintroduction du paludisme. Nous sommes fiers que nos communautés soient désormais protégées, et nous avons hâte d’accueillir davantage de touristes dans notre magnifique pays, tout en restant pleinement engagés à pérenniser ces acquis obtenus au prix d’immenses efforts. »
Comment le Suriname a éliminé le paludisme
Le Suriname a commencé à lutter contre le paludisme dans les années 1950, dans les zones côtières densément peuplées du pays, en ayant fortement recours à la pulvérisation du pesticide DDT à l’intérieur des habitations et au traitement antipaludique. Dans les années 1960, les zones côtières étant devenues exemptes de paludisme, les efforts se sont axés sur les régions boisées de l’intérieur du pays, qui abritent diverses communautés autochtones et tribales.
Si la pulvérisation à l’intérieur des habitations a porté ses fruits dans les zones côtières, ses effets ont été limités à l’intérieur du pays en raison de l’existence de maisons traditionnelles de style ouvert qui offrent une protection minimale contre les moustiques. En 1974, la lutte contre le paludisme à l’intérieur du pays a été externalisée à Medische Zending, le service de soins de santé primaires du Suriname, qui a recruté et formé des agents et agentes de santé dans les communautés locales pour assurer un diagnostic et un traitement précoces.
L’essor des activités minières – en particulier l’extraction d’or qui suppose de se déplacer régulièrement entre des zones où le paludisme est endémique – a entraîné une augmentation de la maladie, avec un pic de plus de 15 000 cas en 2001, soit le taux de transmission du paludisme le plus élevé dans les Amériques.
Depuis 2005, avec l’appui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, les capacités de diagnostic ont été considérablement renforcées grâce à l’amélioration de la microscopie et à l’utilisation de tests de diagnostic rapide, en particulier au sein des populations mobiles. Des traitements à base d’artémisinine intégrant de la primaquine ont été introduits au Suriname et dans les pays voisins dans le cadre d’études menées par l’OPS au titre de l’Initiative contre le paludisme en Amazonie (AMI-RAVREDA), soutenue par les États-Unis. La prévention auprès des groupes à haut risque a également été renforcée grâce à la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide financée par le Fonds mondial.
En 2006, le nombre de cas de paludisme avait considérablement diminué parmi les populations autochtones, ce qui a incité le Suriname à se concentrer davantage sur les populations mobiles à haut risque dans les zones minières reculées. Pour atteindre ces populations, largement composées de migrants et migrantes en provenance de pays d’endémicité voisins, le pays a mis en place un réseau de prestataires de services de lutte contre le paludisme, recrutés directement dans les communautés minières. Formés et supervisés, ces agents et agentes communautaires fournissent gratuitement des services de diagnostic, de traitement et de prévention du paludisme, et jouent un rôle essentiel en réduisant les lacunes en matière d’accès dans les régions difficiles à atteindre.
C’est en assurant l’accès universel au diagnostic et au traitement indépendamment du statut juridique, en déployant un vaste réseau d’agents et agentes de santé communautaires, et en mettant en œuvre un dépistage du paludisme à l’échelle nationale, y compris aux frontières, que le Suriname a réussi à éliminer le paludisme. Le dernier cas de paludisme à Plasmodium falciparum transmis localement a été enregistré en 2018, puis le dernier cas de paludisme à Plasmodium vivax en 2021.
Engagement de haut niveau soutenu et financement durable
Le Gouvernement surinamais s’est résolument engagé à éliminer le paludisme, notamment en établissant l’Équipe spéciale nationale pour l’élimination du paludisme, le Programme de lutte contre le paludisme, le Fonds pour l’élimination du paludisme et une collaboration transfrontière avec le Brésil, le Guyana et la Guyane française. Pendant de nombreuses années, l’OPS, avec l’appui du Gouvernement des États-Unis, a apporté une assistance technique tout au long de la campagne de lutte contre le paludisme au Suriname. Par ailleurs, entre 2016 et 2025, le Suriname a participé à l’initiative « Élimination 2025 », un groupe de pays identifiés par l’OMS comme ayant la capacité d’éliminer le paludisme d’ici à 2025.
La victoire remportée par le Suriname prouve que l’élimination du paludisme est possible dans des contextes difficiles dans le bassin amazonien et dans les pays continentaux tropicaux. La certification de l’élimination du paludisme joue un rôle déterminant en permettant de faire progresser l’Initiative pour l’élimination des maladies de l’OPS, dont l’objectif est d’éliminer plus de 30 maladies transmissibles – dont le paludisme – dans les pays des Amériques d’ici à 2030.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour l’OMS.
Note aux rédactions
Certification de l’élimination du paludisme par l’OMS
La décision finale d’accorder une certification de l’élimination du paludisme revient au Directeur général de l’OMS, qui se fonde sur une recommandation du Groupe consultatif technique indépendant sur l’élimination du paludisme et la certification, ainsi que sur une validation du Groupe consultatif sur la politique de lutte contre le paludisme. Pour en savoir plus sur le processus de certification de l’élimination du paludisme par l’OMS, veuillez consulter ce lien.
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